Pilote de l’armée de l’air, ancien d’Indochine et d’Algérie, figure des décorés de la Légion d’honneur au péril de leur vie, cet officier vaillant et respecté vient de vous quitter
Il était une figure rémoise attachante, toujours en tenue de service, gardien des valeurs du monde combattant, fin connaisseur de l’histoire de la guerre d’Indochine. Le lieutenant Jack Coudert, 83 ans, est décédé samedi dernier et a été inhumé dans l’intimité, en respect de ses dernières volontés. Les transporteurs de l’armée de l’air ont perdu un frère, les anciens combattants un défenseur, l’ordre national de la Légion d’honneur l’un de ses représentants des plus dévoués, qui a su témoigner au feu et en toutes circonstances, son amour du drapeau et de la France.
Premier vice-président national des décorés de la Légion d’honneur au péril de leur vie, président de la section Champagne Ardennes des membres de la Légion d’honneur DPLV, Jack Coudert était un héros et pourtant il n’employait jamais ce mot pour lui. Seulement pour ses camarades tombés au champ d’honneur par le sang versé. Il fallait l’écouter déclamer avec la puissance du devoir son requiem, monumental d’émotion, aux combattants de Diên Biên Phu, devant le monument aux morts de Reims, pour comprendre l’altérité de ce gardien de la mémoire.
Cité six fois à l’ordre de l’armée aérienne pour ses largages incroyables à hauteur minimale de parachutistes au-dessus de la cuvette infernale et pour ses atterrissages et décollages sous le feu intense des mortiers viets sur la piste de Dîen Biên Phu, cet aviateur des frontières de l’impossible demeurera un bel exemple pour les jeunes qui, aujourd’hui, choisissent l’armée de l’air. Après l’Algérie et une nouvelle citation, le retour à la vie civile, le pilotage de la célèbre Caravelle, il est demeuré un acteur du transport des hommes en même temps qu’au sein du tissu associatif, un contributeur au travail d’histoire pour que le devoir de mémoire ait un sens.
Admirateur des As, il était venu parler de son expérience en Indochine aux membres de l’association Edmond Marin la Meslée mais aussi sur bien des bases de France sans oublier des établissements scolaires. Reçu dans le premier Ordre national dont il était commandeur, Jack Coudert auquel avait été conféré auparavant la Médaille Militaire défendait avec cœur et foi la Légion d’honneur. Ses arguments admirables étaient une leçon de vie confiée en héritage.
Il avait accueilli en 2013, le congrès national de l’association des membres de la Légion d’honneur décorés au péril de leur vie. Il était de toutes les commémorations avec cette fidélité d’esprit qui était une marque de son caractère. A sa veuve, à toute sa famille ; ses camarades aviateurs, tous ceux qui l’ont cotoyé, « L’Union », dont il était un ami, adressent leurs condoléances émues et saluent l’officier qui a si bien servi la France.
http://www.lunion.fr/node/655386
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