dimanche 18 octobre 2015

Lt-Col Journé :«J'avais pris un régiment sans garantie, ce n'est plus vrai»

La cinquième compagnie qui renforcera le 3e RPIMa sera une compagnie de combat. Les précisions du lieutenant-colonel Jean-Côme Jouné, commandant du régiment.
Dans quel objectif militaire s'inscrit la création d'une cinquième compagnie au 3e RPIMa ?
«Vous n'êtes pas sans savoir que l'Armée de Terre a ouvert une vaste campagne de recrutement. C'est le premier point. Le renforcement de notre régiment veut répondre aux besoins ressentis après les derniers événements survenus en France comme à l'étranger : les opérations au Tchad et au Niger ; les attentats à Paris au mois de janvier. Sur l'intervention du chef d'État-Major, il a été démontré le besoin d'intensifier les vingt régiments d'infanterie français. L'actualité de ces derniers mois montre que se priver d'un outil opérationnel comme le «3» aurait été une erreur. J'avais pris le commandement d'un régiment sans garantie, ce n'est plus vrai».
Avez-vous des informations précises sur le format de cette nouvelle compagnie ?
«Nous aurons connaissance des formats nouvelle génération dans l'infanterie lors de notre journée nationale à la fin du mois de novembre. Je pense que le format sera arrêté à 175 hommes. Ceci signifie que la cinquième compagnie sera comparable aux quatre autres dans le régiment. Elle sera composée de trois sections de combat d'une quarantaine de soldats chacune, et d'une section d'appui comprenant le groupe mortier, le groupe tireurs d'élite et le groupe anti chars. Cette dernière sera plus longue à être formée vu la spécificité des métiers. Je peux déjà vous annoncer que la cérémonie de création de cette compagnie aura lieu le 1er juin 2016».
Vous parliez à l'instant que l'ouverture d'une campagne de recrutement. Les futurs engagés sont-ils au rendez-vous ?
«Ces campagnes se déroulent toujours de la même façon ou presque. Certains frappent à la porte parce qu'ils ont vu de la lumière. En juillet, nous accueillons des touristes ! En septembre, c'est du sérieux avec des gens sûrs de leur choix. Des garçons qui en ont terminé avec les études, beaucoup de bacheliers, qui savent que l'ascenseur social fonctionne bien chez nous, qu'ils peuvent obtenir le grade de sous-officier rapidement. Cette évolution dans la typologie des recrues chez les parachutistes nous a obligés à revoir notre approche pédagogique».
Qui dit nouvelle compagnie, dit des locaux pour l'hébergement de ces soldats. La mairie de Carcassonne vous a fait des propositions. Comment voyez-vous les choses ?
«Vingt ans en arrière mon prédécesseur aurait été seul décisionnaire. Aujourd'hui Carcassonne c'est le 3e RPIMa, une base défense, un groupement base de défense, un service en infrastructures de défense. Ces modules sont tous parties prenantes dans la hausse des effectifs. Je ne vous cache pas que ma préférence va à la proximité parce que j'ai des impératifs de cohésion de par la nature de mon régiment. Je souhaite que la 5e compagnie soit logée le plus près des autres composantes structurelles. Ma priorité va à l'aménagement d'un bâtiment sur tout ou partie du terrain de sport derrière la stèle du général Bigeard. Nous avons deux autres pistes dans l'emprise de la caserne Iéna et sur la réserve foncière en zone technique de Romieu.
À quelle date le choix sera-t-il tranché ?
«J'espère le plus vite possible. J'ai une réunion demain (N.D.L.R. : cette interview a été réalisée lundi 12 octobre) avec des responsables de la base de défense de Lyon dont nous dépendons. Il faudra passer par la procédure des marchés publics et l'ouverture des appels d'offres. Nous sommes dans une phase importante de travaux avec aussi la mise aux normes du bâtiment principal du régiment, qui avait été retardée à cause des menaces qui planaient sur notre maintien à Carcassonne».
http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/18/2200032-lt-col-journe-avais-pris-regiment-garantie-est-plus-vrai.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire