samedi 6 juin 2015

Pays chaunois : souvenir de la bataille de l'Ailette

A l’occasion de la commémoration de la bataille de l’Ailette, ce matin à la nécropole de Champs, rencontre avec le petit-fils d’un lieutenant français tué au front le 5 juin 1940.
Ce samedi matin a eu lieu la cérémonie du 75 e  anniversaire de la bataille de l’Ailette en juin 1940, avec des commémorations successives à la nécropole nationale de Champs, à Trosly, Besmé, Manicamp et Guny, organisées par l’association du 18 e  RTA 1940, qui fait partie du collectif France 40, l’association des Vieux du Neuf, pour représenter le 9 e  régiment de Zouaves, l’amicale des anciens combattants de Manicamp et l’association amitié franco-allemande.
À la nécropole de Champs, Denis Vole, président du 18 e  RTA 1940, expliquait : « Cette bataille de l’Ailette a eu lieu juste après le rembarquement de Dunkerque. Les Allemands avaient préparé une attaque sur la Somme et l’Ailette. Les Français avaient constitué un front sur la Somme, avec la ligne Weygand sur Somme, Crozat, c’est-à-dire le canal de Saint-Quentin, Ailette, Aisne. Après, c’était la ligne Maginot… L’attaque a eu lieu le 5 juin au matin sur Somme/Ailette. Sur le secteur Nord Ailette, nous avions la 87 e  division d’infanterie d’Afrique établie entre Manicamp et le pont de Leuilly, avec la 7 e  division d’infanterie à sa droite, dont le 93 e  RI, représenté aujourd’hui par le lieutenant-colonel Olivier Rajoelison, président de l’amicale de ses anciens. »
Les ordres étaient de résister, mais avec des munitions épuisées sur un front très étendu et une répartition d’effectifs problématique. L’ordre de décrochage est arrivé… une fois les deux-tiers des effectifs anéantis. Ainsi va la guerre.

Petite histoire dans la grande

Parmi les invités, on trouvait Laurent Viet, venu de Caen, petit-fils du lieutenant Maxime Viet, mort le 5 juin 1940 au premier jour de l’offensive allemande sur le canal de l’Ailette. Il y commandait une compagnie de tirailleurs africains du 18 e  RTA.
Laurent Viet racontait : « J’ai fait des recherches en 2009, comme un grand puzzle à reconstituer, sur l’histoire familiale. Mon grand-père avait disparu, oublié par la famille après avoir été oublié par la France, soucieuse d’oublier juin 1940… Je suis venu ici pour la première fois en 2011 et à partir de là, Denis Vole s’est emparé du sujet et il a fait installer une plaque à Manicamp après avoir rencontré mon père. »
Le père, c’est Jean-Claude, absent cette année, qui était né en Algérie le 22 juin 1940. Pupille de la nation, il était venu une première fois en 1947 avec sa mère à Manicamp, où avait été enterré son père. « Ils ont été accueillis dans une famille pendant plusieurs semaines. » C’était la famille Poiret, et ce samedi, Laurent Viet retrouvait Yvette, aujourd’hui Yvette Maroteaux, qui se souvenait : « J’avais 10 ans à l’époque, 3 ans de plus que Jean-Claude… »
Le défilé constitué se mettait en marche pour une série de dépôts de gerbes, dont un hommage au lieutenant Viet, devant sa croix, une croix parmi tant d’autres à la nécropole de Champs

http://www.lunion.com/node/480339

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