Bien avant les attentats de ce début d’année, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser, nommé en septembre dernier, a mis en chantier une réorganisation profonde de son arme pour coller, voir anticiper cet état des lieux mouvant. Aujourd’hui, il ne reste plus qu’à en fignoler les détails et cette nouvelle architecture a été présentée jeudi aux autorités de la nation et déclinée dans les régions.
Poids social important
Le soir même, le général Philippe Lesimple, commandant l’État-major de Force 1 (EMF1) à Besançon, a donc présenté les grandes lignes de la nouvelle architecture nationale et ses conséquences en Franche-Comté.Autant lever le voile immédiatement, la présence militaire comtoise sort renforcée de ce nouveau modèle. Une bonne nouvelle sur le plan social car l’armée représente 8.300 hommes et femmes en Franche-Comté, 20.000 avec les familles, pour un poids économique de 270 millions d’euros par an.
Cette « nouvelle offre stratégique » baptisée « Au contact » qui se veut tout à la fois une force de combat et de protection, s’articule autour d’un concept fort, le réseau de communication « Scorpion » qui remplace la demi-douzaine de systèmes d’information aujourd’hui obsolètes, tout comme le sont les Véhicules de l’avant blindé (VAB) et les chars AMX10, conçus dans les années 70, qui vont être progressivement remplacés par deux nouveaux véhicules : EBRC (engin blindé de reconnaissance et de combat) et VBMR (véhicule blindé multi rôle).
« Au contact »
Ensuite, de nouvelles lignes de commandement très spécialisées vont être tracées, des ressources humaines à la maintenance, en passant par les forces spéciales, l’aéromobilité, le territoire national, etc. Le tout chapeauté par deux divisions, fortes de trois brigades, qui remplacent les EMF. Celle de Besançon sera la Division 1 et troquera son insigne pour celui, hautement symbolique de la 1re brigade mécanisée, dissoute. Au passage, la Division comtoise sera renforcée d’au moins une vingtaine d’officiers.Si la 1re brigade mécanisée de Châlons-en-Champagne est rayée de la carte, tout comme la 3e brigade mécanisée de Clermont-Ferrand et leurs hommes redéployés, Besançon pilotera toujours la 7e brigade blindée, la 9e brigade d’infanterie de marine de Poitiers et la 27e brigade d’infanterie de montagne de Varces.
Côté régiments : le 19e régiment de génie de Besançon se transforme en régiment d’aide au déploiement et délaisse le combat pur, la 132e brigade cynophile de l’armée de terre de Suippes et le 3e régiment de dragons nucléaire, biologique, chimique basé dans le Maine-et-Loire rejoignent la 1re division tandis que le 1er et le 54e régiment d’artillerie basculent sur la seconde division de Marseille.
Le bouc d’Epinal
La 7e BB gagne par ailleurs le 1er régiment de tirailleurs d’Épinal (bouc mascotte compris), le 68e Régiment d’artillerie d’Afrique et le 3e régiment de génie de Charleville-Mézières qui ne déménagent pas pour autant.Quant au 35e régiment d’infanterie de Belfort, il va être renforcé d’une compagnie et demie, soit 250 hommes, tandis que le 1er régiment d’artillerie perd une centaine de personnels. Enfin, le 6e régiment du matériel, le 13e régiment du génie n’enregistrent pas de modifications.
Dans la grande région Bourgogne Franche-Comté, après le départ annoncé de l’armée de l’air à Dijon, la ville se voit dépouillée également de sa base de soutien qui rejoint Besançon.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2015/06/01/besancon-l-armee-de-terre-restructuree-et-renforcee-en-franche-comte
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