Il reste que l’ouverture de certaines carrières militaires d’excellence aux jeunes filles a rapidement porté ses fruits en France : « Plusieurs femmes accédant désormais au grade de général (médecin, commissaire). En 1996, l’école de l’Air de Salon-de-Provence fait également sa révolution en ouvrant ses formations de pilote à la gent féminine ».
Pilote de Mirage 2000D
C’est le cas du capitaine « Oliv’» qui voit son rêve de jeune adolescente se réaliser en 2006 après de brillantes études scientifiques : « Devenir pilote de chasse ». Après diverses formations spécifiques sur différents aéronefs (Epsilon ou Alphajet) à Cognac, Tours ou encore Cazeaux, elle décroche le Graal : piloter un Mirage 2000D. La Marseillaise d’origine se pose donc à Nancy-Ochey en octobre 2013 : « D’ici deux mois, je passerai ma première qualification qui me permettra d’intégrer une unité opérationnelle afin d’effectuer diverses missions ». À 29 ans, cette jeune femme avoue sans détour : « La vie de couple est parfois difficile. Mais j’ai fait tellement de sacrifices pour en arriver là, que je me suis dit d’emblée que je ne voudrais pas d’enfant avant 35 ans. Dès le début de la grossesse, nous, pilote de chasse, sommes interdits de vol. En clair, nous ne pouvons plus voler durant près d’une année ! Nous perdons ainsi nos qualifications. Bref, il faut quasiment tout recommencer à zéro… » En pratique, les femmes pilote de chasse attendent souvent un passage dans un État-major pour agrandir leur famille. Ces contraintes multiples se ressentent tout naturellement sur les effectifs de ces unités d’élite. Sur les 150 pilotes et navigateurs, la BA133 compte seulement quatre pilotes et trois navigatrices…Missions extérieures
Fusilier commando maître-chien, Céline, 31ans, s’est engagée dans l’armée dès 17,5 ans « avec l’autorisation de mes parents, par passion notamment pour l’animal ». Son fidèle berger berge Malinois l’accompagne aujourd’hui dans toutes ses missions. Avec deux enfants en bas âge et un mari militaire, également sur la base nancéienne, cette Messine d’origine a dû mettre en place toute une organisation pour faire face aux exigences de son métier au quotidien : « Permanence de 24 heures, travail le week-end et les jours fériés… » Avant d’avoir ses enfants, Celine a été envoyée en mission de quatre mois à trois reprises à Djibouti, mais aussi en Guyane ou au Tchad durant sa carrière, mais elle sait pertinemment qu’elle reste « projetable » malgré sa situation de famille complexe.En charge de la gestion et des ressources humaines (et notamment du recrutement des militaires du rang), l’adjudant Martine, s’est engagée en 1995 à l’âge de 22 ans. À l’époque, elle quitte son Alsace natale pour faire « ses classes à Nîmes avant de rejoindre Rochefort, puis Villacoublay, Colmar et enfin Nancy-Ochey. » Le service RH-chancellerie nancéien se conjugue majoritairement au féminin : « Sept femmes pour deux hommes… » Une prédominance perceptible également à l’infirmerie ou encore dans les unités de logistique.
Ce qui n’est absolument pas le cas dans le rang des mécaniciens : tout juste une trentaine de femmes au milieu de 600 hommes ! Spécialisée dans l’avionique, le sergent Priscilla s’est engagée en avril 2009 après un DUT de génie chimique. Célibataire et sans enfant, cette Messine de 25 ans ne demande pour l’heure « qu’à repartir sur les théâtres d’opérations extérieures ». Elle avait d’ailleurs été envoyée pour des missions de deux mois à Kandahar (Afghanistan) en 2012 et Niamey (Niger), il y a quelques semaines seulement.
Autant de femmes engagées à servir la France en toute connaissance des risques encourus. Une fierté pour toute la nation.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2015/03/08/femmes-de-l-air
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