vendredi 30 janvier 2015

Recueillement à Ochey après le drame

Ils sont enfin revenus parmi les leurs. Sur ce sol français qu’ils étaient prêts à défendre au péril de leur vie, jusqu’à l’autre bout du monde. Sur ces terres de la base 133 de Nancy-Ochey qu’ils avaient quitté il y a dix jours seulement pour participer à un exercice international à Albacete en Espagne. Leur destin les attendait. Tragiquement.
Rapatriés à bord d’un Hercule C130 espagnol, les corps des neuf militaires français tués lundi dernier dans le crash du F-16 grec, se sont posés à 19 h 15, sur la piste de la BA 133. Alors que la nuit est déjà tombée, l’ambiance pluvieuse et venteuse devient subitement glaciale devant le hangar de l’escadron 1/3 Navarre où s’arrête l’énorme avion ibérique. Un escadron qui était celui du Mirage 2000D piloté par capitaine Mathieu Bigand et la navigatrice le lieutenant Marjorie Kocher.
Un piquet d’honneur, composé de dix militaires en armes, se positionne à l’arrière de l’Hercule. Près de 200 militaires forment dans son prolongement une haie d’honneur de près de 50 m allant de la soute jusqu’à cet immense hangar habituellement utilisé pour abriter les Mirage 2000D et leurs mécaniciens. Le pilote et le copilote espagnol quittent également le cockpit de l’Hercule C130 et se placent au garde à vous aux côtés de leurs homologues français.
Drapeau tricolore
Couverts du drapeau tricolore, les cercueils de fer sont extraits deux par deux de la soute, précédés par les portraits des victimes, avant d’être installés dans le hangar transformé en chapelle ardente. L’émotion est à son comble. Les yeux sont rougis.
La peine est immense. La mort passe neuf fois devant cette haie d’honneur aussi immobile que silencieuse.
Les cercueils sont disposés par rangée de deux, de trois et de quatre avec un bouquet de fleurs au pied. D’un côté, un immense banc en bois noble, de l’autre une table recouverte d’une nappe blanche. Au fond quelques cierges sont allumés. Le temps du recueillement est venu pour tous leurs camarades bouleversés par ce drame, à l’image du commandant de la base, le colonel Olivier Lapray.
Une longue veillée se profile pour les militaires meurtris à jamais. Alors qu’à l’extérieur, la bise glace le sang de toute l’assistance, les immenses portes du hangar se referment doucement sur la douleur
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/30/recueillement-a-ochey

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire