mercredi 2 avril 2014

La crise en Centrafrique s'invite en ouverture du sommet UE-Afrique à Bruxelles

Un mini-sommet sur la Centrafrique, co-organisé par la France sur fond de regain de violence dans ce pays africain, ouvre mercredi le 4e sommet UE-Afrique à Bruxelles, au lendemain du lancement par l'UE de sa mission militaire à Bangui. 
La réunion, à 10 h 30, sera co-présidée par le président français François Hollande, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président Mauritanien, Abdel Aziz, dont le pays préside l'Union africaine.
La présidente de transition de Centrafrique, Catherine Samba-Panza, doit y faire le point sur les besoins de son pays, tant en matière de sécurité et d'assistance humanitaire, que pour reconstruire un embryon d'Etat. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, participera à cette réunion, qui s'inscrit dans la continuité d'un premier mini-sommet similaire en décembre à Paris. Les invités sont les mêmes : 13 pays européens, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni, et 12 voisins africains, dont le Gabon et le Tchad.
"Stopper les tueries"
L'urgence, selon une source européenne, sera d'oeuvrer à "stopper les tueries", qui ont repris sur place, coûtant la vie à 50 personnes depuis le week-end, avec des affrontements opposant des miliciens anti-balaka et des pillards à des musulmans. Ce regain de violences a poussé quelque 16 000 personnes à fuir leur foyer à Bangui depuis le début de la semaine dernière, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
Inquiétude internationale
La situation sécuritaire s'est "dégradée", les musulmans sont "directement visés", s'est alarmé mardi M. Hollande. A son arrivée à Bruxelles, Ban Ki-moon a aussi exprimé sa "profonde préoccupation pour la grave situation" sur place, et les "répercussions des combats et atrocités sur les civils". L'inquiétude internationale est encore montée d'un cran après l'implication dans ces violences de soldats tchadiens, qui ont tué au moins 24 personnes samedi à Bangui en tirant sur la foule.
La force africaine Misca a affirmé qu'ils ripostaient à des attaques. L'UE s'est du coup résolue mardi à lancer sa mission militaire Eufor-RCA, retardée par les atermoiements des Etats-Membres. La déploiement de cette force d'un millier d'hommes pour sécuriser l'aéroport et certains quartiers de Bangui doit prendre toutefois plusieurs semaines.
Restaurer un Etat
Le mini-sommet doit aussi plancher sur les moyens de "rétablir la stabilité, promouvoir la réconciliation nationale et la transition politique", en contirbuant à la restauration d'un Etat dans ce pays africain, a indiqué le Conseil de l'UE, qui représente les Etats. Les participants étudieront aussi "ce qui peut être fait en plus en matière d'aide humanitaire et de développement".
Mais "il ne s'agira pas d'une conférence de donateurs", a souligné un diplomate, même si la question de la paie des fonctionnaires centrafricains doit être à l'agenda. Les participants rejoindront ensuite à partir de 12 h 30 leurs homologues pour ouvrir les travaux du 4ème sommet UE-Afrique, dont la dernière édition s'était tenue en 2010 à Tripoli, à l'époque encore sous le régime de Mouammar Kadhafi.
Près de 80 dirigeants africains et européens y dsicuteront jusqu'à jeudi des moyens de relancer leur partenariat, plombé par l'instabilité en Afrique et en perte de vitesse face à la concurrence chinoise. Pour la partie africaine, ce sommet doit faire passer le message que l'Afrique "a plus besoin de coopération économique et d'investissements que d'aide", a relevé pour l'AFP le président guinéen, Alpha Condé. 

http://www.midilibre.fr/2014/04/02/la-crise-en-centrafrique-s-invite-en-ouverture-du-sommet-ue-afrique-a-bruxelles,843156.php

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