jeudi 16 janvier 2014

Laurent rénove un char d’assaut de 1917

Laurent Vermot-Desroches a un nouveau trésor. Le Fismois, qui possédait déjà avec son association quelques chars de la Seconde guerre mondiale pour les rénover, vient d’acquérir une pièce très rare. Une carcasse de 7,5 tonnes à la forme incertaine, surtout sans sa tourelle, en plein décapage.
Le char Renault FT qui trône dans son atelier a été sorti d’un bloc de béton avec un marteau-piqueur. «  Dans les années 30, ces véhicules étaient devenus obsolètes. Ils étaient difficiles à déplacer, ne roulaient qu’à 7 km/h  », explique le chef d’entreprise passionné d’histoire. «  Comme on avait créé la ligne Maginot, on les a transformés en blockhaus et ils servaient de postes d’observation. »
C’est donc ainsi que finissaient les véhicules de combat blindés et chenillés les plus efficaces de l’époque, les premiers fabriqués en série. «  Il n’y a plus que quatre exemplaires qui roulent, et six érigés en monuments, dont un aux Invalides  » poursuit Laurent Vermot-Desroches. «  Renault en avait construit 3 000. » Ceux qui ont terminé leur carrière dans le béton sont très difficiles à sortir de leur position, souvent située en haut de collines. Il faut des grues de 50 tonnes pour y parvenir.

Un joli char... qui ne roulera pas

Le chef d’entreprise est en contact avec des collectionneurs du monde entier pour refaire les pièces disparues de ces véhicules. Il a acquis une « notoriété artisanale » dans ce domaine bien qu’il ne s’en vante pas. Il arrive même que Renault Trucks Defense fasse appel à lui car ils n’ont plus d’archives.
Il voudrait présenter le char aux Belles Champenoises. Il a calculé qu’il faudrait un millier d’heures de travail pour lui redonner forme, avec des pièces refaites et des pièces d’origine. Beaucoup ont été préparées à l’avance mais il ne reste que deux mois avant l’événement. Le char devrait être prêt sur le plan esthétique mais il ne roulera pas.
La partie mécanique, ce sera pour plus tard, sans doute pour les commémorations de 1917 sur le Chemin des Dames. «  C’est là, à Berry-au-Bac, dans l’Aisne, qu’a eu lieu la première attaque de chars au monde », rappelle Laurent Vermot-Desroches, heureux de pouvoir sauver une partie du patrimoine. « Dans cent ans, j’en suis sûr, un char comme celui-ci sera classé Monument historique  ».

http://www.lunion.presse.fr/accueil/laurent-renove-un-char-d-assaut-de-1917-ia0b0n283348

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