ARDENNES. Alors que le « 3 » est menacé, Benoît Huré rappelle que le conseil général soutient financièrement le régiment depuis trente ans. Et qu'il s'apprête à lui offrir un nouvel équipement d'un coût de 2,5 millions d'euros.
LA main sur le cœur, c'est bien, mais la main à la poche, c'est encore mieux. Pour conserver « ses » militaires, le conseil général a souvent puisé dans ses caisses. Et il doit justement à nouveau le faire, début 2014, pour financer une aire militaire de franchissement de la Meuse, à Nouvion-sur-Meuse. Coût de l'opération : 2,5 millions. Autant dire une somme, lorsqu'on connaît l'état des finances départementales.
Jacques Sourdille s'était aussi mobilisé
Ayant découvert qu'une épée de Damoclès plane au-dessus de la caserne Dumerbion (nos éditions d'hier), Benoît Huré demande désormais des garanties. Histoire de ne pas faire payer aux contribuables ardennais un outil qui se révélerait, à peine construit, déjà inutile. « Au printemps 2008, se souvient Benoît Huré, lors de la forte mobilisation pour sauver le « 3 », nous avions rencontré (les cinq parlementaires ardennais, ndlr) le ministre de la Défense Hervé Morin. La discussion avait été très tendue. Au terme de la négociation, nous nous étions engagés, si le régiment ne fermait pas, à accompagner ses projets. C'est ce que nous faisons avec l'aire de franchissement de la Meuse. Après de nombreuses études, les travaux vont commencer dans quelques mois, et nous en supportons seuls la facture. » (*) Refusant à la fois le départ des militaires et la construction d'un équipement qui ne servirait à rien, le président du conseil général s'apprête à solliciter un rendez-vous au ministère de la Défense. « Des engagements ont été pris, il faut les respecter », insiste Benoît Huré. Ce dernier rappelle que ce n'est pas la première fois que les Ardennes soutiennent le 3e RG. « Dans les années 80, déjà pour maintenir le « 3 », le président Sourdille avait décidé dans l'urgence de racheter le château d'Hagnicourt. Il s'agissait de doter le régiment d'un terrain d'entraînement, puisqu'il n'en avait pas. C'est grâce au conseil général que les militaires disposent aujourd'hui d'un terrain prestigieux de 350 hectares. » Inquiet à l'idée que le millier d'« hommes » du Génie quitte Charleville, Benoît Huré appelle donc les Ardennais et les élus de tous bords à se mobiliser. Mais il prévient : « Si l'on trouve un accord, il sera forcément financier ».
http://www.lunion.presse.fr/economie-region/le-departement-veut-sauver-le-3e-genie-jna0b0n166451
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