jeudi 6 juin 2013

Lavaur. Les légionnaires prennent d'assaut la commune

400 légionnaires se sont emparés de la ville de Lavaur, hier, après de violents combats qui se sont déroulés tout au long de la journée. 60 morts, une trentaine de blessés, tel est le premier bilan, communiqué par les autorités militaires. Bien entendu, il ne s’agit que d’une manœuvre du 4 ième Régiment étranger basé à Castelnaudary, en manœuvre dans le Tarn, depuis mercredi. Les ennemis : 50 hommes de la légion étrangère, dans le rôle de miliciens, étaient chargés de repousser l’avancée des hommes de la Légion étrangère. 4 unités combattantes sont partis du Nord de la ville pour progresser dans sa direction.

Bloqué au cimetière

A 6 h 30, le pont d’Ambres étaient repris par les «gentils». A la tête de 75 soldats, le capitaine Jean-Charles Rousseau fait progresser les colonnes. A hauteur du cimetière, il est bloqué par la détection d’un engin explosif au bord de la chaussée: «Je fais appel aux démineurs pour nettoyer le terrain.» Une heure avant, il avait perdu un véhicule blindé qui avait sauté sur une mine. Un arbitre, en gilet jaune désigne les blessés et les morts à chaque accrochage en fonction du position de chacun. A 13 heures, la colonne débouche au carrefour du Pont St Roch. Ca sent le souffre. Cela mitraille de partout sous l’air héberlué des passants. Il fait chaud, la gourde passe de main en main. «Chaque soldat porte sur lui une ration et de l’eau» indique le colonel Yann Tabourdel, responsable du théâtre d’opération. Faut avoir faim : la barre énergétique ingurgitée en guise de déjeuner est un étouffe-chrétien même accompagnée de plusieurs rasades de Red Bull. A la guerre comme à la guerre. Il faut continuer d’avancer.

Boucherie rue de l'Abattoir

La rue de l’Abattoir n’a jamais aussi bien porté son nom. Les multiples accrochages laissent sur le bitume de nombreux morts, de part et d’autre. Des unités vont détruire les derniers nids de résistance tout autour de la cathédrale, tandis que d’autres s’engouffrent dans les ruelles du centre historique.
Il faudra 2 heures de fusillades pour enfin arriver jusqu’à l’artère commerçante la plus importante de Lavaur : la grand’Rue plongée dans la fumée des fumigènes, avec en toile de fond le vacarme assourdissant des mitraillettes et bazookas a attiré de nombreux badauds.

Ca chauffe dans la Grand'Rue

Un légionnaire se fait copieusement houspiller par un supérieur pour un mauvais positionnement.
A la fin de l’avalanche de reproches, il répond simplement : «Merci sergent» La discipline est une valeur essentielle à la Légion étrangère. «Aujourd’hui il y a près de 60 nationalités différentes sur le terrain. Ce qui nous fédère, c’est le combat», précise David Lorent, chef du breau maintenance et logistique. Basé au poste de commandement, dans le village d’Ambres, il passera sa journée à coordonner les actions de terrain.
La fatigue se fait sentir sur le visage des légionnaires quand enfin ils arrivent enfin route de Castres : «12 heures en 3 nuits, avec souvent plus de 20 kg de barda, ça épuise», confie un grenadier voltigeur en embuscade derrière le poste de police municipale.
Tout à une fin : à 16 h 30, les derniers rafales viennent à bout les derniers récalcitrants. «Nous allons ramasser toutes les douilles. Nous faisons le maximum pour ne pas laisser de traces de cette opération», affirme le colonel.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/06/06/1643299-lavaur-les-legionnaires-prennent-d-assaut-la-commune.html

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