interventions
poignantes qui ont clôturé la cérémonie d’adieu à la population des militaires du 8e Régiment d’Artillerie de Commercy. « C’est avec beaucoup d’honneur et aussi beaucoup de tristesse que je vous reçois ici. Honneur, car votre démarche de saluer les habitants avant votre départ va droit au cœur des Commerciens. Mais également tristesse, parce que le Régiment s’en va. Mais il ne va pas ailleurs. Il est dissous », lance avec amertume, le maire Bernard Muller, s’adressant au chef de corps, le lieutenant-colonel Arnaud Riche, entouré de ses hommes. L’occasion pour le premier magistrat de faire part, une fois encore, de son regret face à « cette décision prise en 2008 par le gouvernement en place »…Devant l’assemblée composée d’élus, de représentants de l’État, des familles des soldats et habitants, réunis dans les salons de l’hôtel de ville, le premier magistrat assure : « Vous nous manquerez pour vos valeurs et pour vos engagements. Mais sachez que vous êtes ici chez vous, car l’âme et la mémoire du 8e RA marqueront à jamais notre ville ».
À son tour, le lieutenant-colonel Riche, remercie l’assistance et les politiques présents « pour votre action au profit du régiment, le lien Armée/Nation qui a été une réalité entre nous. Et votre attachement à la présence militaire sur votre département ». Tout aussi ému, même s’il a tout fait pour le dissimuler, l’officier supérieur poursuit : « Dans moins de 10 jours, le 8e RA n’existera plus. Cette dissolution reste pour nous un crève-cœur. Et je peux vous assurer que l’émotion était bien présente lors de cette cérémonie. Une page se tourne, mais ne regardons pas en arrière. Il faut aller vers l’avant. En revanche, nous ne vous oublierons jamais ». Après un temps d’arrêt, puis en expliquant les derniers détails à régler qui marqueront la fin de l’histoire de ce régiment, le lieutenant-colonel ajoute : « Le 1er novembre de cette année, il n’y aura plus de militaires à Commercy ! »
La marche de Robert Bruce
Un point d’ailleurs souvent entendu dans la foule qui s’était massée aux grilles du château pour assister à cette prestigieuse cérémonie, réglée comme du papier à musique, rehaussée par la présence des porte-drapeaux. Ainsi que par la batterie fanfare et l’harmonie municipale de Commercy, montant l’émotion à son paroxysme, avec La Marseillaise ou encore La Marche de Robert Bruce. « La plus ancienne marche militaire française » murmure-t-on dans la foule, résolument consciente que ce rassemblement de l’ensemble des hommes du 8e RA « dans ce cadre magnifique », était le dernier.À l’image de Georges, installé dans la cité de la Madeleine depuis treize ans « triste à l’idée de ne plus voir les soldats dans les rues ». De la tristesse également pour Lionel Mokros, propriétaire du tabac Le Chiquito. « Je suis né à Commercy et j’ai toujours vu des militaires en ville ». Le Meusien évoque alors l’impact économique de cette décision. « En attendant les effets Safran, à mon avis, il va y avoir deux ans difficiles. »
Des observations bien loin des préoccupations de la petite Naïla qui n’a d’yeux que pour son papa au garde à vous dans le dispositif. Une jolie poupée, qui n’a pas idée « qu’une tradition militaire disparaît, après trois siècles d’existence », comme le souligne Jean-Luc, enlevant à Commercy son statut de ville de garnison.
Et c’est sans doute pour cette raison que le lieutenant-colonel Riche et ses hommes ont offert aux habitants une cérémonie et un dernier défilé dans les rues, digne d’un régiment d’empereur. Une parade largement applaudie par les Commerciens !
http://www.estrepublicain.fr/meuse/2013/06/23/emouvante-ceremonie-d-adieu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire