Polytechnicien, officier de l’arme du génie, sensibilisé depuis l’enfance à l’essor des nouvelles technologies, celui qui deviendra le maréchal Niel, poursuit sans trêves des projets novateurs. Dès 1846, Niel imagine des uniformes simplifiés, et veut supprimer les couleurs trop visibles et va même jusqu’à proposer des tenues camouflées ! Qui sait aujourd’hui que les centres d’entraînement de nos soldats furent créés, selon une idée chère à Napoléon III, par Niel ? C’est le cas notamment du camp de Châlons dont les limites sont tracées dès…1856 !
Considérant qu’un excellent armement, produit industriellement, permettrait à l’armée française d’acquérir une supériorité tactique, Niel dote, en 1867, le bataillon des Chasseurs à pieds de la Garde impériale d’un nouveau fusil se chargeant par la culasse. Cette arme est inventée par un ouvrier - un certain Chassepot, qui fabrique un prototype dans les ateliers de précision de l’artillerie à Saint Thomas d’Aquin. En 1869, plus de 1 200 000 fusils Chassepot avaient été produits : ils sont le symbole de la modernité du Second Empire. C’est à Niel aussi que revient l’emploi du canon à balles, ancêtre de la mitrailleuse, dont Jean-Baptiste de Reffye, polytechnicien, est le créateur.
Chef charismatique, Niel, tranchant avec les habitudes distantes, hautaines et rigides en vigueur au sein des armées françaises, pratique un style de commandement participatif, sans être démagogue, et souhaite développer une notion essentielle : la fraternité d’armes ; « portant une attention constante et franche aux soldats commandés », il obtient d’eux une adhésion volontaire. Sa devise : « pour réussir il faut trois choses : du savoir, du savoir-faire et du savoir-vivre ». Par ailleurs, Niel marqué par Bugeaud, pense qu’une bonne organisation de l’armée française tient en quatre règles : 1) l’armée ne peut fonctionner selon le principe de l’autorité civile et il faut définir et respecter sa spécificité ; 2) une armée ne vaut que par ses cadres qui doivent être nombreux et bien formés ; 3) la qualité d’une armée tient au recrutement et à la formation des soldats ; 4) il faut donner au soldat un statut social et considérer la condition militaire. Quel programme d’actualité !
Homme de terrain -aujourd’hui on parlerait d’OPEX ! - ce soldat ne cesse de se distinguer dans l’art de tenir un siège, innovant sans cesse à Constantine, Rome, Bomarsund et Sébastopol, révélant un formidable sens tactique et stratégique ! Juste récompense de ses mérites : Niel est élevé à la dignité de maréchal de France en 1859.
Cette première biographie rend hommage, avec brio et passion, à ce maréchal méconnu, mort avant de pouvoir achever sa vaste réforme de l’armée et d’éviter à la Nation les terribles désastres de la guerre de 1870.
>>> « Le Maréchal Niel », Stéphane Faudais, Bernard Giovanangeli Editeur
EXCELLENT LIVRE. A RECOMMANDER. UNE BIOGRAPHIE COMME ON LES AIME. STYLE AGREABLE. BIEN DOCUMENTE.
RépondreSupprimerMerci de votre commentaire
RépondreSupprimerbonne fin de journée
cordialement
francis