Le chef d’état-major de l’armée de terre en visite au 8 e RA de Commercy qui sera dissous en juillet
Commercy. Le chef d’État-major de l’armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux, a visité hier le 8 e RA de Commercy. Une visite dans l’intimité pour prendre la température du moral des troupes qui se préparent à la dissolution d’un des plus anciens régiments de France. Entretien.
Mon général, quel est l’objet de votre présence à Commercy où va disparaître un régiment fondé en 1792 ?
Je rends visite aux hommes de ce régiment qui va être dissous pour voir comment se prépare le départ, voir les besoins dans cette période. J’ai aussi rencontré le maire de la ville, Bernard Muller. C’est un crève-cœur. C’est un choc pour tout le monde, la communauté militaire c’est-à-dire ceux qui servent et les anciens du régiment mais aussi son environnement, la ville où il se trouve. On sait combien les liens sont étroits entre un régiment et son environnement.
Considérez-vous que les choses ont été faites de la meilleure des manières dans la dissolution du 8 eRA ?
Il y a eu la volonté de le gérer le plus humainement possible. Des facteurs ont pesé sur la prise de décisions. Avec des effets positifs puisque le régiment est resté plus longtemps que prévu et des effets négatifs comme de l’inquiétude et des troubles liés à la durée entre la décision et la mise en œuvre du moment de la dissolution. J’ai tenu à ce que le régiment et la ville l’apprennent en même temps. En juillet dernier, j’ai donc envoyé mon bras droit et le cabinet du ministre a appelé le maire pour l’informer de notre décision et de la date de la dissolution. Les gens du régiment ont compris que l’on mettrait tout en œuvre pour réussir cette affaire. Ma visite me confirme que cela se passe le mieux possible.
Le 8 e RA est-il le dernier régiment qui va disparaître alors que se profile le nouveau livre blanc de la défense avec de nouvelles restructurations ?
C’est le dernier en 2013. Le livre blanc sera rendu public dans quelques semaines et il y aura ensuite pendant l’été une loi de programmation militaire qui définira les formats et le détail des chiffres. Un des objectifs est de répondre au changement de situation économique. Même si on va agir sur les formats des armées, les régiments, base et bateau, l’idée est cependant de garder un outil de défense adapté à la menace et selon les réalités économiques. Soyez bien sûr que je me battrai à l’avenir pour limiter le nombre de dissolution. C’est mon travail de prouver que l’on est arrivé à un niveau minimum d’armée de terre en terme d’hommes et matériels. Mais il faut encore s’attendre à quelques restructurations. J’espère le moins possible. À chaque réorganisation, l’armée de terre est très fortement sollicitée mais elle a toujours répondu avec courage et su relever les défis fixés. J’estime que l’on est à un niveau minimum de volume et toute décision visant à réduire les capacités actuelles serait à prendre avec beaucoup de précaution.
L’opération au Mali engage de nombreux soldats. Quelle comparaison avec l’Afghanistan ?
L’adversaire est comparable sur certains aspects. Au Mali, il s’est comporté en envahisseur en imposant des règles de vie aux populations. Cela a suscité un rejet de la part de cette dernière qui a appelé à l’aide. L’appel a été entendu par la France. Nous sommes très fiers du comportement des soldats de l’armée de Terre. Ils ont fait preuve d’une grande réactivité et d’un grand courage. Cela caractérisait déjà leur engagement en Afghanistan. Notre dispositif de sélection et de formation est performant. Cela fait partie des bijoux que je souhaite préserver à l’avenir.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/02/06/dissoudre-est-un-creve-coeur
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