samedi 12 janvier 2013

Un petit coin de France au Sud-Liban

de près d'une journée d'un trajet rocambolesque, de la Bigorre au Sud-Liban, en passant par les confins de l'Allemagne de l'Est.
Le 9.1 où sont postés les militaires régionaux de la 11e BP, sous le commandement d'Éric Peltier, chef de corps du 1er RHP, est un village forteresse au Sud-Liban.
9.1 (prononcez neuf unité). Voilà le village que les militaires tarbais, montalbanais, muretains mais aussi vosgiens ou encore tchadiens, ont fait leur depuis plus de trois mois. C'est le camp de base de la Force de commande réserve (la FCR), l'élément d'intervention d'urgence des Nations unies, mobilisable en moins de trois heures sur tout le Sud-Liban. Ici se massent plus de 900 hommes (dont 20 femmes et 250 Tarbais, soit 27 %) issus de diverses unités, sur un espace de tout juste 1,1 km de circonférence. Pour autant, le confort est simple mais pas spartiate. Exit les dortoirs collectifs et leurs tentes d'(in) fortune. Les soldats occupent des espaces en préfabriqué climatisés par trois ou quatre d'où s'évadent les rires et les échos des émissions télé, souvent, quelques accords de guitare, parfois. Entre les baraquements, des tables s'élèvent, supports à des parties de cartes nocturnes. Même face à des éléments déchaînés, l'ambiance demeure conviviale, les sourires réconfortants. Dans cette zone relativement paisible entre Israël et Beyrouth, les guerriers sont là pour faire la paix.

En 2006 dans les tentes

Le village s'articule autour du foyer, le lieu de vie, connecté sur la France et le monde, et de sa place d'armes. Infirmerie, poste de commandement, terrain de manœuvre ou couloir de confinement, le camp concentre le nécessaire. Sans oublier la cantine, où le réfectoire (dans le jargon militaire, l'ordinaire) a changé, fraîchement inauguré à Noël. «En 2006, on dormait encore sous les tentes, se souvient cet officier. Le village s'est métamorphosé rapidement et va s'améliorer encore. Pour le bien-être de chacun.» Le tout sous surveillance permanente, même lorsque les trombes d'eau hivernales s'obstinent à cantonner les guerriers derrière leur baraquement. Même là, les soldats peuvent compter sur le net et le téléphone, placébos contre une famille et des proches qui commencent à manquer après quatre mois de mission.
Pas de bourg sans service ni commerce. 9.1 en regorge. Du coiffeur à la salle de musculation, en n'omettant pas le «village gaulois» exclusivement tenu… par des Libanais. Bijouteries, souvenirs, produits du quotidien, à l'entrée du camp s'agglutinent ainsi six commerces et trois restaurants. Chacun trouve là quelques bonnes affaires, un peu d'exotisme et beaucoup de chez lui. à partager avec ses compagnons d'armes, sa famille…

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/10/1532662-un-petit-coin-de-france-au-sud-liban.html

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