dimanche 20 janvier 2013

Mali : la France lance ses soldats au Nord et recueille de nouvelles aides

Deux colonnes de soldats français ont entamé dimanche leur progression vers le nord du Mali, occupé par des islamistes, alors que plusieurs pays ont répondu à l'appel lancé la veille par Paris et les dirigeants ouest-africains à une aide internationale accrue.
Scène de guerre au mali, dimanche 20 janvier. Sur le terrain, les militaires français intensifient leur intervention aux côtés d'une armée malienne sous-équipée et se déploient à Niono et Sévaré. Niono - 350 km au nord-est de Bamako - se situe à 60 km au sud de Diabali, localité qui avait été prise lundi par les islamistes, qui l'ont abandonnée jeudi, selon l'armée malienne, après d'intenses bombardements de l'aviation française. Sévaré - 630 km au nord-est de Bamako -, qui dispose d'un aéroport, est une ville-clé d'où peuvent être menées des opérations vers l'extrême-Nord du Mali, et n'est qu'à 50 km de Konna, reprise jeudi par l'armée malienne aux jihadistes.
Coup de renfort Russe
La France n'a pas vocation à rester éternellement au Mali, mais restera en première ligne jusqu'à l'intervention de la force africaine dans quelques semaines, a réaffirmé dimanche le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Invité du Grand rendez-vous Europe 1, i>Télé et Le Parisien, Fabius a également annoncé que la Russie a proposé à la France d'acheminer des troupes et matériels français au Mali, tout en évoquant dans le même temsp une proposition du Canada de transporter des troupes africaines. Pour acheminer les troupes de la force africaine au Mali, "il y a des transports qui seraient pour une part par les Africains eux-mêmes, pour une part par les Européens, pour une part par les Canadiens", a-t-il dit. Et de souligner que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) devrait compter 5.500 soldats africains, et plus seulement 3.000."C'est plus qu'avant, car les Tchadiens se sont engagés", a-t-il expliqué, précisant que l'Europe avait décidé de former en urgence les soldats maliens.
L'Allemagne veut prendre "ses responsabilités"
L'Allemagne proposera, de son côté, une aide financière supplémentaire aux pays africains engagés dans l'opération militaire au Mali, lors de la réunion des donateurs prévue le 29 janvier à Addis Abeba, a affirmé dimanche son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. "Les troupes africaines ont besoin de soutien financier. Lors de la conférence des donateurs à Addis Abeba à la fin du mois, l'Allemagne prendra ses responsabilités", écrit le ministre dans une tribune sur Bild am Sonntag.
L'Allemagne, qui a exprimé à plusieurs reprises un soutien appuyé à la France sur son intervention au Mali, a envoyé jeudi soir deux avions de transport de type Transall en soutien logistique à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).En outre, une aide humanitaire d'un million d'euros à destination des réfugiés dans les pays voisins du Mali a été annoncée, ainsi que l'envoi de personnes pour former les troupes africaines.
Kouchner : "ne pas mésestimer Hollande"
Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères, estime que la situation au Mali est "l'affaire de tous" et regrette, pour sa part, le manque de soutien européen aux opérations engagées par la France, dans une interview au Parisien Dimanche. "C'est à désespérer tous ceux qui, comme moi, croient encore à l'Europe", déclare-t-il, en espérant notamment à propos de l'Allemagne "que Berlin n'assimile pas cette nécessaire réaction française à une expédition coloniale". "Le Mali, c'est l'affaire de tous ! Ce combat commun, c'est le combat de l'Europe", dit-il.
Kouchner a, par ailleurs, été "agréablement surpris" par la rapidité avec laquelle le président Hollande a décidé de réagir pour bloquer l'avancée des islamistes. "Il ne faut pas le mésestimer. Lui qui n'était pas réputé pour connaître le monde international, là il l'apprend. Très vite", poursuit-il. Selon l'ancien chef de la diplomatie (2007-2010), la "La France n'est pas en guerre contre l'islam, mais contre l'extrémisme", souligne-t-il. "Les Touareg, dans leur majorité, ne sont pas des extrémistes musulmans. S'assurer de l'accord d'un certain nombre des mouvements touareg, c'est une clé de cette guerre", note-t-il.

Source sur TF1 News :
Mali : la France lance ses soldats au Nord et recueille de nouvelles aides

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