LUCIE A 25 ANS. Elle s’est engagée par goût de l’action, pour briser la routine et voir du pays. Secrétaire de formation, cette petite blonde pétillante a été affectée au 503 e Régiment du Train, à Nîmes. Volontaire pour l’Afghanistan, elle s’est portée candidate pour une formation de tireur à la 12.7. « Ce n’était pas de tout repos mais, finalement, j’ai réussi », sourit-elle. Depuis trois mois, basée au camp de Warehouse, à côté de Kaboul, le brigadier Lucie fait donc crépiter alternativement la machine à écrire et la mitrailleuse lourde. Pas banal ! Avec les 150 autres hommes et les quelques femmes du Batlog, le bataillon logistique, elle a participé à tous les convois de rapatriement du matériel de guerre depuis la province de la Surobi jusqu’à Kaboul. Bien calée à son poste de tir, sur un véhicule blindé, elle a pu profiter des paysages magnifiques qu’offre l’Afghanistan. Avec un peu de stress tout de même. « Les insurgés peuvent frapper à tout moment », explique-t-elle. « Mais, il n’y a jamais eu d’incident pendant les convois auxquels j’ai participé. Il faut dire qu’avec 50 blindés placés sous la surveillance d’hélicoptères, nous avions une attitude plutôt dissuasive… »
Lucie n’est qu’un tout petit rouage de l’immense tâche que représente le désengagement. Ils n’étaient plus que 1.500 soldats français en Afghanistan lorsque le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian est venu présenter ses vœux à Kaboul, au soir de Nouvel An. Ils ne seront plus que 500 en juillet.
Restent les véhicules et tout le matériel. Il faut rapatrier en France plus de 2.500 blindés, camions et conteneurs. Tout ne peut pas voyager par avion. Les gros-porteurs russes coûtent une fortune à la location. « A la moindre tache d’huile dans la soute, il y a des amendes. Il faut tout nettoyer, tout réparer, tout étiqueter », témoigne un homme du Batlog.
Le reste devrait donc passer par la route, via le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan. Les négociations au plus haut niveau seraient en passe d’aboutir. Mais, sur le terrain, les militaires français se heurtent à une lourdeur administrative digne de l’époque soviétique. Un seul douanier obtus peut bloquer un convoi sensible pendant des jours. Le général de Bavinchove, commandant des forces françaises en Afghanistan, travaille à résoudre ces difficultés mais, pour l’instant, rien n’est joué.
L’autre risque, évidemment, c’est l’attaque par des insurgés alors que les forces de la coalition passent progressivement la main à l’armée afghane. Un danger toujours présent malgré une baisse significative des violences en 2013, sauf dans le Helmand et la région de Kandahar
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/01/02/le-casse-tete-du-retrait
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