mercredi 12 décembre 2012

Le renseignement militaire lève un bout du voile

Creil, sa base aérienne, la DRM (direction du renseignement militaire). Venu de Paris, le bus transportant des représentants de la presse défense s’arrête au pied de la grille. Les téléphones portables sont échangés contre des badges et les restrictions liées à la découverte de ce site ultra-secret rappelées.

REPORTAGE

« Vous allez pénétrer dans un pôle très protégé », prévient l’officier. La présentation des activités de ce service très peu connu s’inscrit dans le cadre de la commémoration du 20 e anniversaire de la maison. L’événement est perçu comme un choc culturel profond pour les hommes et les femmes travaillant dans l’ombre du monde, murés dans le silence, formés à éviter, justement… les journalistes.
« Nous n’avons pas pu tout planquer, donc, pas de prises d’images n’importe où, car nous savons que chaque pixel sera décortiqué ! » Le ton est donné. L’officier précise : « Chez nous, pas de barbouzes, mais des soldats au service de leur pays dans un domaine très particulier ».
Dire mais pas trop, montrer mais pas tout. Un exercice ô combien difficile, surtout lorsqu’il est joué pour la première fois. Mais la communauté du renseignement militaire, placée sous les ordres d’un directeur, le général de corps d’armée Didier Bolelli, a su trouver l’équilibre. « On ne vous parlera pas des opérations en cours, mais nous vous montrerons comment nous travaillons, afin de garantir la sécurité des troupes engagées sur le terrain », fait savoir ce dernier.
D’une grande complexité, le renseignement militaire s’appuie sur des capteurs qui placent la France parmi les pays qui comptent. Satellites, avions, drones, bateaux, sous-marins, radars, hommes aussi, traquent l’insolite, recueillent des images.

L’œuvre de virtuoses

Des virtuoses de l’interprétation prennent le relais pour les faire parler au profit des commandements opérationnels et des autorités politiques. Le général Bolelli aime citer ce proverbe pour définir le renseignement : « C’est chercher un chat noir dans une pièce noire, de nuit, quand il n’y en a pas ».
Le site abrite des spécialistes répartis sur trois pôles. Ceux du renseignement humain que sont les soldats du 13 e RDP, hommes de l’ombre, entraînés à voir, analyser et transmettre, toujours en milieu hostile. Ils opèrent en lien avec les pros de l’électro-magnétique. Les écoutes, si vous préférez. Ambiance feutrée dans cet univers peuplé de matériel sophistiqué où les oreilles sont aux aguets 24 heures sur 24 dans tous les points sensibles de la planète. Les questions trop insidieuses des visiteurs du jour restent sans réponse. C’est le jeu.
Dernier pôle présenté, l’imagerie au profit du président de la république et du chef d’État-major des armées. Dans ce domaine, la France est très crédible sur la scène internationale. Pour conforter des propos lâchés avec toute la prudence qui s’impose, un expert commente la photo aérienne d’un coin de campagne, quelque part. De plus près, on distingue une colonne de chars, des fumées aussi. De toute évidence, personne ne joue à la pétanque dans cet endroit du globe. Suffisamment étrange pour focaliser l’attention des observateurs. Autre exemple concret de site dans la ligne de mire des satellites, la centrale de Fukushima. On ne sait jamais…
Le général Bolelli complète la présentation : « Les grandes nations possèdent les mêmes systèmes que la DRM. Le partage............ Lire la suite de l'article sur ce lien.............http://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2012/12/09/le-renseignement-militaire-leve-un-bout-du-voile

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