lundi 10 décembre 2012

Armée : les derniers combattants d’Afghanistan sont de retour

Le capitaine Nico, du 13 e régiment du génie de Valdahon, dans le Doubs, a connu la Bosnie, le Kosovo et la Côte d’Ivoire. Les quatre mois qu’il vient de passer en Afghanistan lui ont paru bien plus risqués. « Le danger est partout présent. La menace est permanente. Les insurgés sont bien organisés, fondus dans la population », témoigne-t-il.
Comme 150 autres militaires, il vient de passer trois jours à Chypre, au « sas de décompression » installé par l’Armée française à Paphos. A l’heure de monter dans l’Airbus de la République française pour retrouver sa femme et ses deux enfants qui l’attendent chez lui, il est soulagé. « Je vais passer Noël en famille, ça fait du bien », sourit-il, heureux aussi, il le précise, de n’avoir perdu aucun camarade dans les affrontements sur le terrain. Il fait partie des derniers militaires français qui se trouvaient encore engagés dans des opérations de combat. Symboliquement, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est venu à leur rencontre, à Chypre, pour les accompagner sur le vol du retour. « Votre mission fut des plus difficiles, votre engagement aura été exemplaire. La Nation vous est reconnaissante », les félicite-t-il, sur le tarmac de l’aéroport de Paphos. « Votre départ n’est pas la fin mais bien une étape de notre relation de coopération et d’amitié avec l’Afghanistan ».

Les derniers Français à Kaboul

Aujourd’hui, le désengagement des forces combattantes se termine, conformément aux décisions prises par le Président de la République. A l’heure actuelle, la France ne compte plus que 1 800 hommes sur le « théâtre » afghan. A l’été 2013, 500 hommes seront encore intégrés aux états-majors de la coalition, pour la gestion de l’aéroport de Kaboul, la mise en œuvre d’un hôpital, la mise en place d’un laboratoire de lutte contre les engins explosifs improvisés, et l’animation des écoles de formation des forces de sécurité afghane.

La guerre contre le terrorisme

La guerre n’est pas finie pour autant. Le retour des talibans demeure une hypothèse plausible. Mais, le ministre de la Défense insiste sur ce point, l’Afghanistan n’est plus le sanctuaire d’Al-Qaida qu’il était en 2001 lorsque la coalition internationale s’est lancée dans cette guerre contre le terrorisme. L’avenir dira si l’intervention occidentale a eu des effets pérennes.
En attendant, les soldats français retrouvent leurs casernements respectifs. Ce week-end, le 1 er régiment d’hélicoptère de Phalsbourg, en Moselle, a accueilli les siens. Ils ont été engagés dans 1 700 missions dont une centaine d’actions de combat. L’avion ministériel a également ramené au pays des hommes des 4 e régiment d’hélicoptères des forces spéciales et du 5 e régiment d’hélicoptères de combat de Pau, du 6 e régiment du génie d’Angers, du 13 e régiment du génie de Valdahon, du 31 e régiment du génie de Castelsarrasin et des commandos parachutistes de Mérignac. Tous soulagés. Mais tous chargés de souvenirs difficiles.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2012/12/10/armee-les-derniers-combattants-d-afghanistan-sont-de-retour

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