Siège d'un conseil de guerre jugeant des soldats pendant la Première guerre mondiale, le château de Vic-sur-Aisne accueille le samedi 3 novembre un colloque sur les fusillés de 14-18.
Aux environs de Vic-sur-Aisne, une quarantaine de soldats ont été condamnés à mort pendant la Première Guerre mondiale.
Le château de la commune a, d'ailleurs, accueilli des conseils de guerre. Il faut imaginer la scène : Des képis sont posés sur un coin de bureau comme des témoins incapables de parler, des sentences sont proclamées et des condamnés s'en vont vers la mort. Elle est infligée par leurs propres camarades alignés au petit matin dans un champ discret. Les fusils tonnent.
Cette période va de nouveau être évoquée, dans ce lieu, avec un colloque organisé par l'association Soissonnais 14-18 et la Société historique de Soissons. Il est intitulé « Fusillés en 14-18, pour l'exemple ? » et se tient le samedi 3 novembre.
Ce séminaire est destiné à établir l'état des lieux de cette question, toujours délicate, qui concerne particulièrement le département.
C'est à Craonne en 1998 que Lionel Jospin, Premier ministre, avait suggéré que « soient intégrés pleinement dans notre mémoire collective nationale les fusillés pour l'exemple », entraînant une guerre de tranchée entre la droite et la gauche, deux camps raidis dans leurs certitudes.
Le conseil général a aussi déposé le 16 avril 2008 un vœu à l'unanimité pour que les noms des condamnés pour l'exemple soient considérés comme des soldats de la Grande Guerre et que leurs noms soient ajoutés aux monuments aux morts.
Car les destins de ces hommes sont bien différents. Mutins, déserteurs, coupables de crimes, convaincus de lâcheté ou d'abandon de poste, comment les associer ? Un grand nombre de spécialistes sera nécessaire pour comprendre cette époque troublée et dramatique.
On peut ainsi citer le général Bach, Nicolas Offenstadt, Gilles Manceron… La passion et l'analyse risquent bien de se rencontrer : « On dit tout et n'importe quoi sur le sujet. Un tas de gens s'expriment sans connaissance, et sans se poser les questions juridiques, sans tenir du contexte de l'époque avec la peine de mort qui existe et sans se soucier des actes des uns et des autres », s'impatiente déjà Denis Rolland, président de la société historique de Soissons et auteur d'un ouvrage remarqué sur Nivelle qui sera présenté à ce séminaire.
Inscriptions obligatoires, syndicat d'initiative de l'office de tourisme du pays de la vallée de l'Aisne, 2 et 4 rue Saint-Christophe, Vic-sur-Aisne, tel-fax, 03.23.55.92.41.La présentation d'un documentaire « Adieu la vie, adieu l'amour » diffusé sur France 3 en novembre devrait également provoquer beaucoup d'intérêt lors de ce congrès.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/fusilles-de-la-grande-guerre-des-mots-pour-comprendre-a-vic-sur-aisne
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