Les gendarmes ont l'obligation de vivre sur leur lieu de travail, afin d'être disponibles. Cette contrainte engendre une culture spécifique chez ces militaires qui, longtemps, ont vécu "un peu repliés sur eux-mêmes", derrière de hautes enceintes, admet le capitaine Jean-Pierre Maurige, coordinateur du projet de Sathonay-Camp.
Sur 17 hectares, le nouvel établissement, pôle régional de la gendarmerie, se veut novateur en étant "ouvert" et en permettant "les échanges" avec l'environnement.
Il demeure des grilles autour des habitations et des locaux professionnels, sécurité oblige. Mais les équipements sportifs, comme le gymnase et le terrain de basket, ont vocation à être utilisés tant par les gendarmes que par les 4.300 habitants de Sathonay-Camp.
Une artère passante, le boulevard de l'Ouest, traverse la caserne, marquant aussi son décloisonnement.
A quelques jours de la livraison des 42 bâtiments, le 27 juillet, les engins de chantier s'activent encore dans des allées de terre, entre des camions de livraison de meubles de bureau.
"Ne pas isoler les deux mondes"
"Il ne fallait pas recréer un camp militaire dans la ville qui aurait isolé les deux mondes", souligne le maire divers droite, Pierre Abadie, qui doit agrandir certains équipements publics, dont les écoles, pour accompagner l'installation de ces 1.500 nouveaux habitants dans sa paisible commune.
Sathonay s'est développé autour d'un camp militaire fondé à cet endroit en 1853. En 1908, en raison de conflits d'intérêts, Sathonay s'est scindé en deux communes, Sathonay-Village, resté rural, et Sathonay-Camp, aux nombreux commerces.
Les derniers militaires, du 99e régiment d'infanterie, sont partis en 1997. Des projets de zone commerciale ou de centre pénitentiaire avaient alors émergé, avant que celui du nouveau pôle de gendarmerie ne s'impose.
La principale caserne de la région, à Bron, dans l'est lyonnais, était devenue vétuste, et ses hautes tours des années 1960, en bordure de périphérique, renvoyaient à un autre âge.
A Sathonay-Camp, outre l'état-major de la région, s'installeront plusieurs unités opérationnelles, dont trois de gendarmes mobiles. Environ 600 personnes y travailleront.
"C'est un vrai village dans la ville", relève Alexandre Regnier, architecte de HTVS, l'un des trois cabinets à la manoeuvre, relativisant le degré d'ouverture.
Le coût de l'opération s'élève à 160 millions d'euros. Dans le cadre d'un partenariat public-privé, le plus important jamais conclu concernant la gendarmerie, le groupe français GCC, avec 250 sous-traitants, a financé et édifié la nouvelle caserne en deux ans et demi. GCC l'entretiendra aussi durant trente ans, moyennant un loyer annuel de 12,7 millions d'euros réglé par l'Etat.
http://www.lepoint.fr/societe/une-caserne-de-gendarmerie-geante-ouverte-sur-la-ville-testee-pres-de-lyon-22-07-2012-1488025_23.php
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