Quatre soldats français ont été tués ce matin dans la province de Kapisa en Afghanistan. Selon un communiqué de l'Elysée, "trois des victimes appartiennent au 40e régiment d’artillerie de Suippes et du 1er Groupement inter-armées des actions civilo militaires de Lyon."
L'annonce par l'Elysée de la mort de quatre soldats français - dont trois du 40e régiment d'artillerie de Suippes - et d'un traducteur afghan ce matin en Kapisa a jeté la stupeur dans ce chef-lieu de canton de la Marne. Le bilan est pour l'instant provisoire car cinq autres soldats ont été blessés dont trois grièvement dans cet attentat suicide.
Si tout paraît calme aux abords du quartier Maunoury, les quelques passants croisés ne sont pour la plupart pas au courant. "Vous êtes sûrs, c'est bien triste. Ici, on aime nos militaires. Cela a toujours été comme cela" confie un septuagénaire. "Je viens d'entendre cela à la radio. C'est un coup dur de plus. Hollande a annoncé le rerait de nos troupes mais les talibans n'en ont rien à faire. Il tue et les nôtres comme par hasard une veille d'élection" glisse avant de remonter dans sa voiture avec ses deux paquets de cigarettes un jeune quadra.
Alors que le général Jean-Pierre Palasset commandant de la 1re brigade mécanisée de Châlons-en-Champagne est rentré il y a quelques semaines après un séjour de six mois en Afghanistan, des soldats de la région restent sur ce théâtre d'opération. Le 40e RA appartient à la 2e brigade blindée d'Illkirch (Bas-Rhin) dont la devise reprise du général Leclerc est: "Ne me dites pas que c'est impossible". Il compose cette brigade avec le régiment de marche du Tchad de Meynheim, le 16e bataillon de chasseurs de Bitche, le 12e régiment de cuirassiers d'Oliviet, le 501e régiment de chars de combat de Mourmelon et le 13e régiment du génie de Valdahon.
"Cinq blessés ont été évacués dont trois dans un état grave"
Dans un communiqué, le ministère de la Défense précise que l'attaque a eu lieu à 6H40 heure de Paris, "au cours d'une opération de contrôle dans la région de Kapisa". Tous les blessés ont été transférés à l'hôpital militaire de Kaboul. "La priorité va à l'information des familles", poursuit le ministère.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame.
Toujours selon le communiqué, "cinq blessés ont été évacués dont trois dans un état grave". Selon le porte-parole de la police en Kapisa, Ahmad Ahmadzaï, l'attaque s'est produite "contre un convoi de troupes françaises" dans le district de Nijrab. L'attaque aurait été revendiquée par les talibans. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de ce drame.
L'acte de talibans
Les talibans, qui ont revendiqué l'attaque, revendiquent eux "12 morts dans les rangs français --et quatre chez les policiers afghans-- via leur porte-parole Zabiullah Mudjahid. "Un fedayin" a fait détonner la charge dont il était porteur "dans une patrouille à pied française", tuant "12 français" et "4 policiers afghans", a-t-il indiqué dans un message envoyé à l'AFP. Les talibans sont cependant coutumiers des bilans gonflés pour des besoins de propagande.
Le président de la République a déclaré dans un communiqué samedi : "A travers ce drame c'est toute la France qui est touchée aujourd'hui. Je tiens à saluer le courage et le dévouement de nos troupes françaises en Afghanistan". Selon la même source, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre dimanche en Afghanistan.
En direct de Tulle, le président de la République François Hollande a salué à 15 heures "le dévouement et le courage de ces soldats morts dans un attentat suicide". Il a indiqué qu'un "hommage National sera rendu à ces victimes et que les blessés seront rapatriés dans les plus brefs délais". Un avion est déjà en route. Au cours de cette intervention, le chef de l'Etat a confirmé "le retrait progressif des troupes françaises d'Afghanistan de juillet à décembre 2012"
Via twitter, Le président du Conseil réginonal de Champgne-Ardenne, Jean-Paul Bachy a adressé ses condoléances aux familles endeuillées : "Une fois de plus la mission de nos militaires se termine dans un bain de sang".
Le 25 mai dernier, François Hollande s'était rendu en Afghanistan visiter les troupes françaises présentes dans le pays. Il avait indiqué que le retrait des troupes françaises se ferait de manière "ordonnée" et "coordonnée" avec les alliés de la coalition de l'Otan.
La mort de quatre Français samedi porte à 87 le nombre de soldats français qui ont été tués en Afghanistan depuis le début du déploiement de la force internationale sous commandement de l'Otan, fin 2001.
Le 40e RA est un régiment prestigieux qui s'est illustré pendant la Grande Guerre lors des batailles de la Marne et de la Somme, sur le front de Champagne, à Verdun puis sur le front de l'Aisne. Il a obtenu cinq citations à l'ordre de l'armée et ses soldats portent la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire. Il a été présent sur plusieurs théâtres récents. C'est ainsi qu'1995 son intervention depuis ses positions acquises sur le mont Igman en Bosnie a permis le désenclavement de Sarajevo. Le régiment est constitué de huit batteries dont sept d'active et une de réserve. L'unité comprend une batterie de commandement et de logistique, quatre batteries de tirs, une batterie d'administration et de soutien, d'une batterie de renseignement de la brigade auxquelles s'ajoute la batterie de réservistes.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/afghanistan-le-40e-regiment-de-suippes-en-deuil
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