Léran. Des gendarmes à toutes les entrées du village. De l'alcoolémie dans l'air ? Non, loin de là, une opération visant à créer l'insécurité… chez les cambrioleurs. Depuis quelques temps la zone est appréciée des monte-en-l'air. Et cela irrite le major Barrabes et ses douze hommes de la brigade de Mirepoix. D'ailleurs les atteintes aux biens ont progressé sur le territoire de la brigade en 2 011. C'est donc une question d'actualité. « On organise des contrôles inopinés sur les zones concernées, on contrôle systématiquement tout ce qui circule, sous réquisition du procureur bien entendu ! » explique le « patron » de la brigade. Même topo sur Mirepoix, au même moment. Il faut se faire voir. C'est simple mais évidemment dissuasif, car le cambrioleur goûte peu le képi. La vision du gendarme, c'est déjà une forme de dissuasion. Pour certains, l'air devient aussitôt irrespirable… Voilà une tranche de vie de cette brigade rurale, qui doit garder l'œil sur 30 communes, 25 527 hectares, 10 000 habitants. Tout ici est réglé comme un papier à musique : chacun connaît sa partition, on fonctionne en binôme, avec un effectif plancher en dessous duquel on ne peut descendre sans affecter la bonne marche de la maison : cinq personnels toujours d'attaque.
La vie en direct
Leur quotidien, c'est notre vie, ou plutôt la face obscure de la « force » comme dirait Dark Vador, tout ce qui en fait, ne va pas bien. En dix jours, l'inventaire à la Prévert est éloquent : cambriolage à Mirepoix, des affaires de mœurs, un accident à Coutens, un incendie de maison à Lapenne, un cambriolage à Léran, un autre encore à Mirepoix, un aigrefin qui écoule des chèques volés et que l'on attrape au volant alors.. qu'il n'a pas le permis, une alcoolique qui débarque à pleine charge au volant de sa voiture… à la brigade ! Un vol au collet marseillais à Mirepoix, des consommateurs de joints, des vols dans des cabanes de jardins mirapiciennes, dans des véhicules à La bastide sur l'Hers, et le florilège des tapages nocturnes et autres conflits de voisinage dans lesquels doit intervenir l'équipe des « premiers à marcher », ceux qui sont droits dans leurs bottes à tout moment. « Sous vapeur » comme on dit dans la Royale… Et là dessus vous ajoutez la cerise sur le gâteau tant redoutée des conducteurs, le contrôle de vitesse et d'infractions au code de la route. N'oublions pas enfin, les visites aux commerçants, cibles privilégiées de la cambriole, comme chez Didier et Germaine, en plein Mirepoix. « C'est notre rôle, on s'informe, on recueille les appréciations des uns et des autres, et nous ajustons nos missions » ajoute le major Barrabès. A la brigade le téléphone sonne, u n voisin en veut à mort à un autre, un binome sort pour patrouiller, on tappe des rapports, des «premiers à marcher» s'engoufrent dans la voiture et foncent vers un accident. Il n'y a ni nuit, ni jour. C'est le quotidien d'une brigade, où le temps n'est jamais suspendu. Conclusion d'un gendarme: «A quinze heures, tout est tranquille, cinq minutes après, tout part en vrille et y'en a pour la nuit!»http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/13/1304587-le-quotidien-des-gendarmes-c-est-notre-vie.html
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