Par la fenêtre, seules les collines varoises rappellent que le 92e RI est en exercice. Le lieutenant-colonel Luc Rosier, chef des opérations, s’échappe un instant, laissant son équipe régler la question de l’IED, pour présenter le scénario en cours. Au programme : contre-insurrection et transfert d’autorité des forces françaises à l’armée nationale afghane (ANA). « Il est similaire à la posture nouvelle que nous devrons adopter en Surobi. L’ANA va progressivement récupérer toutes les provinces afghanes et faire face, en autonomie, aux situations qu’elle rencontre. Nous allons arriver dans une phase de changement, comme toujours très délicate, et nous devons nous y préparer avec un maximum de réalisme. »
Du réel au virtuel
À l’étage inférieur du centre de simulation tactique, l’ambiance est toute autre. Dans des alvéoles, face à des écrans d’ordinateurs, les commandants d’unité dirigent leurs compagnies… virtuelles. C’est à ce niveau que la simulation se joue, sur Janus. « Le centre opérationnel du GTIA est réel, il réagit aux incidents générés par la simulation », précise le commandant Christophe Van Den Bogarde, chef du centre tactique Janus infanterie. « Le commandant d’unité a besoin de l’environnement subordonné pour s’entraîner. C’est celui-ci qui sera simulé. »
Pour cela, les EMD bénéficient d’opérateurs dédiés qui, via le logiciel Janus, positionnent sur des cartes numérisées les troupes, selon les ordres donnés par les commandants d’unité. De la même manière, sont déployés virtuellement des moyens d’appui, comme les groupes génie ou les hélicoptères d’attaque, mais aussi les forces ennemies. « Il y a quinze ans, il aurait fallu dix mois pour monter un tel exercice et trouver les effectifs nécessaires », précise le général de division Patrick Ribayrol, commandant les EMD. « Aujourd’hui, il suffit de quelques semaines pour offrir aux troupes un exercice au plus près de leurs attentes, pour un coût dérisoire et en mobilisant uniquement les personnes concernées par ce type d’entraînement. »
Préparer les engagements à venir
Le logiciel américain Janus est utilisé par l’armée de Terre dès les années 1990. En 2002, la France se dote de sa propre version du logiciel, qu’elle développe depuis. Janus est destiné à créer des exercices de sous-groupement et groupement tactique interarmes (SGTIA et GTIA) et à former plus spécifiquement les commandants d’unité.
Il est majoritairement déployé dans les centres de formation de l’armée de Terre. Les écoles militaires de Draguignan disposent ainsi de deux plateformes Janus au sein de leur centre de simulation tactique, utilisées tant pour la formation de leurs stagiaires que pour l’entraînement des forces. C’est dans ce cadre que le 92e RI a bénéficié, fin novembre 2011, d’une semaine d’exercice sur Janus pour préparer sa projection en Afghanistan en juin prochain.
Dans les mois à venir, Janus sera également déployé au sein des régiments, dans les espaces d’instruction collective à la numérisation de l’espace de bataille (EIC NEB Simu). Ils pourront y travailler tout type de scénarios et se préparer, au mieux, aux engagements à venir.
La simulation constructive
Interview du colonel Philippe COSTE, commandant la division de la simulation et de la recherche opérationnelle (DSRO)
http://www.defense.gouv.fr/terre/contenus-des-dossiers/dossier-simulation-operationnelle/janus-au-service-de-l-entrainement-tactique
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