Pas facile de se reconvertir et faire valoir ses compétences pour un ancien soldat. Depuis deux ans, le 3e génie crée des passerelles avec le monde de l'emploi civil.
«TOUS les corps de métier de notre section d'aide au déploiement peuvent intervenir sur un chantier. Charpentier, couvreur, maçon qualifié… nous sommes polyvalents. »
Sur la place d'arme de la caserne Dumerbion, la cellule Défense mobilité (le pôle emploi de l'armée depuis 2009) a organisé mardi une présentation des différents corps de métier du génie à destination des collectivités et entreprises privées.
Objectifs : créer des passerelles avec des employeurs potentiels et montrer les atouts particuliers des soldats afin de les aider à se reconvertir dans le civil une fois leur contrat avec l'armée terminé.
Une vingtaine d'établissements ont répondu présent parmi lesquels l'hôpital de Sedan, l'ONF, Cœur d'Ardenne, le conseil général ou encore Arcelor, Canelia, Cora, Urano, etc.
Chaque année, à Charleville une petite centaine de soldats sont concernés par le problème de la reconversion : hommes du rang, militaires partant à la retraite mais souhaitant reprendre une activité, jeunes ayant démissionné durant leur période probatoire ou encore épouses et conjointes.
« 75 % d'entre eux retrouvent un emploi dès la fin de leur contrat », estime Magali Dagonet, conseillère en emploi. « Beaucoup se retrouvent dans le transport routier, agents de sécurité ou encore dans les travaux publics ou le bâtiment ».
Mais d'autres carrières sont possibles comme en témoigne un élu de Floing qui a recruté son policier municipal à la sortie de l'armée (notre édition du 16 janvier).
Olivier Gardette, lui, a été embauché il y a 4 ans comme directeur de la communauté de communes de la Thiérache ardennaise, après 20 ans passés dans l'armée.
« J'ai envoyé 80 lettres de motivation mais je n'ai eu que deux entretiens » se souvient-il. « Moi je savais ce que je valais mais pour les gens qui lisaient mon CV… » cela ne voulait rien dire.
Comment valoriser ses compétences en langage civil ? Comment faire valoir des diplômes qui ne sont pas toujours reconnus en dehors du casernement ? Un véritable parcours du combattant pour les anciens soldats. Il faut encourager les recruteurs potentiels à aller plus loin que le CV : « Par exemple, derrière le mot chef, voyez celui de manager… L'image du militaire est parfois dégradée mais nous ne sommes pas des idiots. Nous sommes confrontés à tous les problèmes de la vie même si parfois il y a quelques petits décalages. Nous avons une capacité d'adaptation phénoménale et nous savons gérer le stress et les situations de conflit même en entreprise. La qualification ne fait pas tout ».
Parmi les invités, le représentant de la direction de Pôle emploi, Patrick Léon, s'est montré particulièrement « intéressé » : « Ils ont des qualifications qui correspondent à des métiers en tension, (pour lesquels il a peu de demandeurs d'emploi : NDLR). Electromécanicien, charpentier sont des profils de personnes qui peuvent intéresser les employeurs ».
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/reconversion-des-anciens-soldats-le-parcours-du-combattant
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