Pour la première fois, les képis sont recrutés par concours...
Qui veut devenir gendarme? Ce mercredi matin, pas moins de 16.000 candidats se sont présentés devant les halls 1, 2 et 3 du Parc des expositions de Villepinte, en Ile-de-France. Venus de toute la France, ils sont les premiers à participer au concours national de la gendarmerie. Jusqu’à présent, la sélection se faisait dans les départements chaque semaine. Mais depuis que le corps des sous-officiers a été récemment aligné sur la catégorie B de la fonction publique, il faut passer par un concours national et commun.
A 32 ans, Guillaume, ancien militaire de Carcassonne, est venu passer l’examen la boule au ventre. «Le concours va être beaucoup plus difficile qu’avant. Parce qu’aujourd’hui, on est confronté à des candidats qui ont des licences voire même des masters», explique-t-il. «Déjà, il faut rentrer à l’école. En fonction des classements, on verra ce à quoi on peut prétendre», complète son ami, Quentin, 26 ans. Sur les 16.000 candidats, près de 400 d’entre eux détiennent un Bac +5. Au terme de l’épreuve, ils seront 3.200 admissibles (1.280 pour le concours internet et 1.920 pour le concours externe).
«Le seul truc qui me soule, c’est de dresser des PV»
«La modification du recrutement n’élève pas le niveau général. Car la philosophie du concours est de déceler des profils très précis et exigeants. Il faut une bonne capacité à rédiger, un réel niveau physique, un profil psychologique capable de servir et d’obéir à la hiérarchie. Il faut aussi être disponible et accepter une certaine rusticité», détaille le colonel Pierre Caudrelier, chef du bureau recrutement, concours et examens.
En rang d’oignon, répartis dans trois salles gigantesques, les candidats planchent une journée entière sur plusieurs épreuves: aptitude professionnelle, composition de culture générale, un test de langue étrangère. Puis l’examen d’admissibilité impose plusieurs tests psychologiques et des entretiens avec des officiers psychologues.
Leurs motivations pour devenir gendarme sont aussi questionnées. «On bouge beaucoup. Et moi, je ne me voyais pas dans un bureau. Il y a aussi le côté fraternel et la vie entre gendarmes. Et il faut le dire, en ces moments de crise, ce job apporte la sécurité de l’emploi. Le seul truc qui me soule, c’est de dresser des PV», confie Romain, 22 ans, originaire d’Avignon.
28 % de candidates femmes
Pour d’autres, c’est un choix par défaut. «Je tente en parallèle le concours de professeurs. J’espère que je l’aurai. Mais je me suis inscrite ici car il faut bien travailler», ajoute Caroline, 26 ans de Lille. «Ce serait un honneur pour moi et ma famille d’être reçue», lâche une Stéphanoise de 24 ans. Comme elles, 28% des candidats sont des femmes. Un chiffre plus élevé que les années précédentes. «Nous avons fait une campagne de communication l’année dernière sur ce concours. Mais je ne sais pas si cette augmentation est un épiphénomène ou s’il c’est qu’il y a plus de femmes intéressées par le métier de gendarme», précise le colonel Pierre Caudrelier.
Dans les couloirs du Parc des expositions, les proches des candidats parlent du métier de gendarme. «On les blâme quand ils nous embêtent. Mais il en faut, sinon on va à la catastrophe», estime Patrice, 58 ans qui a accompagné son fils de 20 ans depuis Blangy sur Bresle, à côté de Rouen. «Je préfère les gendarmes aux policiers. Eux, ils sont plus répressifs. Et les gendarmes, ils semblent plus droit, moins à la dilettante», affirme Brigitte, une habitante de Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, même si elle reconnait avoir eu de «mauvaises expériences avec eux lors des contrôles sur la route».
http://www.20minutes.fr/article/875986/seize-mille-candidats-3-200-futurs-gendarmes
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