lundi 30 janvier 2012

Gestion de crise au 1er Rama / Quand un soldat meurt au combat

Quatre soldats français viennent de perdre la vie en Afghanistan. Quand un tel drame se produit, le Bureau environnement humain active une cellule de crise. Exemple au 1er Rama de Couvron.

LA salle ne sert pas souvent et c'est tant mieux. Pourtant, tout est prêt au cas où. Au mur, des horloges indiquent l'heure dans les pays où des hommes du 1er Rama de Couvron sont en opération extérieure : Liban, Djibouti et Afghanistan. Sur la table centrale, deux exemplaires du « Mémento gestion de crise - actions à mener lors d'événements entraînant des blessures et/ou des décès ».
Un simple message peut transformer cette salle en fourmilière, où se relaieront militaires, chancelier - sorte de « super-secrétaire » - ou encore assistante sociale des armées. La cellule de crise est activée par le Bureau environnement humain (BEH) en cas de coup dur, par exemple un accident de la route de grande ampleur, une catastrophe naturelle. Elle est alors montée sur réquisition du préfet qui demande l'intervention du régiment. D'autres faits, propres au 1er Rama, peuvent la déclencher quand des soldats sont grièvement blessés ou tués au combat. L'adjudant-chef Girard et les quatre militaires, qui composent le BEH, sont en permanence sur le qui-vive.

Protéger la famille

« Si un de nos hommes est tué, nous recevons très rapidement un message du chancelier qui se trouve sur le théâtre des opérations. Il décrit l'événement et dès qu'il le peut, mentionne d'identité du soldat », détaille l'adjudant-chef Girard.
L'information est immédiatement traitée et transmise au commandant du régiment qui déclenche la cellule de crise. « Il faut, en moyenne, une heure pour que tous les acteurs de cette cellule soient opérationnels. » Une de leurs premières actions, et pas des moindres, sera de prévenir la famille. Ensuite, seulement, l'État-major communiquera avec l'extérieur, notamment avec la presse. « Il est impensable que la famille soit prévenue par quelqu'un d'autre que l'armée. Nous nous devons de la protéger dans ces moments difficiles », indique l'adjudant-chef Girard.

Accompagnement sur le long terme

Le jour où les quatre soldats français ont été tués en Afghanistan, le BEH a reçu une quarantaine de coups de téléphone de familles inquiètes. Même si elles sont informées, avant le départ de l'un des leurs, de la procédure en cas d'un tel drame, à savoir qu'elles seront dans la plupart des cas prévenues avant que l'information ne soit divulguée, cela ne les empêche pas de s'inquiéter. « Leur inquiétude était justifiée car nous avons des hommes en Afghanistan. Nous avons su très vite qu'aucun d'entre eux ne figurait parmi les victimes. Toutefois, nous essayons d'avoir autant d'éléments que possible pour rassurer ceux qui, entre-temps, n'ont pas pu avoir de contact téléphonique ou par Internet avec leurs proches pour vérifier que tout allait bien. »
La cellule de crise a vocation à accompagner la famille sur le long terme, en la soutenant psychologiquement ou en l'aidant à accomplir des démarches administratives.
Fort heureusement, à Couvron, ce scénario n'a jamais été réalisé autrement qu'au cours d'exercices.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/gestion-de-crise-au-1er-rama-quand-un-soldat-meurt-au-combat
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