lundi 19 décembre 2011

L'hôpital où les blessés d'Afghanistan se reconstruisent

Les militaires français blessés en Afghanistan sont évacués en urgence vers l'hôpital Percy de Clamart, dans les Hauts-de-Seine, qui s'est spécialisé depuis le début du conflit afghan dans la prise en charge des blessures de guerre.
135 blessés graves y ont été transférés en 2011, une année noire au cours de laquelle 24 soldats français ont été tués dans le pays. Avec le ratio habituel d'environ six blessés pour un mort en opération.
"Nous avons été amenés à prendre en charge des militaires blessés par IED, les engins explosifs improvisés. C'est un autre métier que de gérer des accidents de la circulation", souligne le médecin général Christian Plotton, qui dirige l'hôpital. Un ensemble de bâtiments clairs, fonctionnels, également ouvert aux civils, conçu dans les années 1970 sur le site de l'ancien établissement.
Les soldats blessés en opérations extérieures sont rapatriés en moyenne deux jours après avoir été atteints. Et les derniers en date sont arrivés en 24 heures.
Dès l'instant où un soldat est gravement blessé, une course contre la montre s'engage pour lui donner les meilleures chances de survie, note le général Plotton. De la prise en charge sur le terrain par les premiers secours à leur arrivée aux urgences de Percy.
Deux autres hôpitaux militaires parisiens, Bégin et le Val-de-Grâce, accueillent également des blessés, en fonction de leurs traumatismes.
"On a établi un parcours pour tenter de comprendre très vite s'il y aura un handicap. Qu'elle sera son importance ? Comment est-ce qu'on va pouvoir amener ce militaire à se reconstruire et à se réinsérer ?", explique le médecin général.
En juillet, sept soldats gravement blessés ont été évacués d'un coup sur Percy, après un accrochage sévère en Afghanistan.
Près des trois quarts des blessés présentent des plaies ouvertes, dont un quart sont des plaies par balles, selon les statistiques de l'hôpital. 28% d'entre eux ont été victimes de bombes artisanales et 16% blessés dans des accidents ou victimes de brûlures.
L'hôpital les prend en charge pour des séjours qui peuvent durer des mois. Des locaux ont été aménagés pour accueillir leurs familles et un "hôtel des familles" doit être créé prochainement sur le site.
Certains, comme ceux dont les blessures nécessitent une amputation, poursuivront leur rééducation à l'Institution national des Invalides à Paris, qui dispose d'une unité de rééducation fonctionnelle et d'une piscine thérapeutique.
"On vient de revoir trois militaires avec des séquelles importantes, des amputations, qui ont repris une activité dans leur régiment. Certains sont heureux de retrouver une place dans le milieu militaire", se réjouit le général Plotton.
Le colonel Jean-Claude Rigal-Sastourne, dirige le service d'ophtalmologie de Percy. Dans sa spécialité, la prévention des blessures par le port de lunettes spéciales et de masques de protection revêt une importance cruciale.
"En début d'année en Afghanistan, on a dû prendre en charge des démineurs chargés de désamorcer un IED", raconte-t-il : "Le détonateur de l'engin leur a explosé au visage et un des démineurs qui ne portait pas de protection a perdu un oeil et a eu l'autre multiperforé. Les trois autres portaient leurs protections et n'ont eu que des blessures légères".
Le soldat gravement atteint a aussitôt été évacué sur Percy où les médecins sont parvenus à sauver son oeil blessé.
http://www.lepoint.fr/societe/l-hopital-ou-les-blesses-d-afghanistan-se-reconstruisent-17-12-2011-1409604_23.php

hebergeur image

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire