vendredi 23 septembre 2011

Un entraînement grandeur nature pour les militaires

Nous sommes au village de « Zurba », en « Azaristan », pays d’Asie centrale déchiré par une guerre civile. L’imam, l’instituteur et un interprète s’entretiennent avec un militaire français à propos de l’école du village. « Est-ce qu’il est possible de faire quelque chose ? Elle a été détruite pendant les combats. Il faut tout refaire », explique le chef de village. « Si les militaires pouvaient nous aider ce serait bien », poursuit-il. S’en suit la visite de l’école. On s’y croirait.
Sauf qu’en réalité, nous sommes près du camp militaire de La Valbonne, dans un village fictif reconstitué. Et que les villageois sont en réalité des militaires du GIACM (Groupement inter-armées des actions civilo-militaires), basé à Lyon. Les personnages en uniforme, eux, jouent leur propre rôle mais effectuent en réalité « un stage ». Vingt-quatre militaires stagiaires exactement ont terminé, hier soir, une semaine de formation pratique. Une mise en situation après avoir suivi une semaine de cours théoriques et avant d’être envoyés en opération.
Ce stage compte une dizaine d’ateliers. Concernant celui d’un village reconstitué, le réalisme est poussé jusque dans les moindres détails. L’heure du thé, la voix du muezzin qui retentit, les tenues des villageois, les gilets pare-balles… « Les stagiaires doivent se sentir immergés à 100 % », indique le capitaine Dajean, directeur de l’opération.
Le stage à La Valbonne doit permettre d’évaluer « la restitution des connaissances acquises, l’adaptation aux situations et interlocuteurs, sans jamais se mettre en danger », explique encore le capitaine Dajean.
« Le poste de transmission » basé lui, dans l’enceinte du camp militaire de La Valbonne, paraît aussi réel… « Journaliste demande interview », peut-on entendre en message radio. Des étudiants de l’ISCPA, l’Institut des médias de Lyon, sont effectivement présents et font figure de reporters de guerre. Une militaire de répondre : « Feu vert sur réserve des éléments de langage et de consigne. »
Ils vivent ce stage jour et nuit. Les animateurs, instituteur ou imam, dorment au village et non au camp, par exemple. Chaque personne présente possède un nom de code pour cette opération. On apprend ainsi, que soi-même, on s’appelle « Jason ». Dans le scénario, « on leur injecte des événements surprenants », raconte par ailleurs le capitaine Dajean. Comme cette milice croisée près du camp de La Valbonne, au beau milieu de la Côtière. Un stagiaire témoigne : « C’est très intéressant. Les situations évoluent selon la personnalité des stagiaires. Les événements ne sont pas figés. Ce n’est pas que de la théorie. » Et pour les militaires expérimentés qui jouent les acteurs-villageois le temps du stage, comme l’adjudant-chef Jean Michel, « cela permet de faire partager les expériences que l’on a eues. Même nous, certaines erreurs des stagiaires, on aurait pu les faire. C’est une perpétuelle expérience ».
http://www.leprogres.fr/ain/2011/09/23/un-entrainement-grandeur-nature-pour-les-militaires
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