Il a évoqué des souvenirs en visitant le musée consacré à cette période
Certaines visites vous enthousiasment plus que d'autres. Mardi matin, une simple rencontre a fait bien des heureux. D'abord, le caporal américain Robert D. Maxwell, qui avait la veille participé aux commémorations de la Libération de Salon.
Le vétéran, âgé aujourd'hui de 90 ans, est revenu en France pour la deuxième fois. "La première, c'était du côté de Draguignan." Et cette fois, s'il découvre la ville, c'est pour visiter le musée de la Libération.
Accompagné de son arrière petit-fils et de deux représentants de l'armée américaine, Tim et Monika Stoy, vêtu de son uniforme, il a observé la collection amassée par l'association "Le Grenier du soldat". Et ce sont Alfred et Émilie Degioanni, présidente de l'association, qui étaient aux anges.
"Nous recevons des vétérans, mais très peu d'Américains, reconnaît Alfred. Ce lieu est important pour ceux qui ont participé au débarquement de Provence, car il n'y a pas de grands musées pour eux, contrairement à ceux qui ont touché les côtes normandes."
Dans la cour, le caporal Maxwell s'intéresse au char M8 et à des véhicules italiens. La visite s'improvise dans un mélange d'anglais, de "franglais" et de gestes. Pendant la 2e Guerre mondiale, Robert D. Maxwell faisait partie du 7 e régiment d'infanterie de la 3e division.
Le 15 août, il a débarqué à Cavalaire dans le Var, avant de remonter la vallée du Rhône, via Bollène, Carpentras ou Orange, pour arriver début septembre à Besançon. On entre ensuite dans la maison "qui a servi de quartier général allemand pendant deux ans", précise Alfred.
Dans la première salle, évoquant la "Grande Guerre", les visiteurs s'émerveillent devant "le képi original du maréchal Foch". Mais la plus grande surprise viendra de la deuxième pièce où sont installés dans mannequins vêtus des différents uniformes portés par ceux qui ont débarqué en Provence.
Et là devant le soldat américain chargé des communications, le caporal Maxwell lâche un "It's me!". Et oui, Robert D. Maxwell était chargé d'assurer les lignes téléphoniques et donc de dérouler partout où on le lui demandait, presque sans couverture, des fils, indispensables pour relier entre eux les différents téléphones.
"Vous avez oublié le combiné", ajoute-t-il en regardant l'appareil posé aux pieds du mannequin. La visite se poursuit, histoires de crash, de jeunes soldats perdus puis identifiés mais tous les objets en rapport avec les télécommunications attirent irrésisitblement l'oeil du vétéran américain.
Les dernières scènes sont vues au pas de courses, car le caporal est attendu à la base 701. Avant de partir, Robert D. Maxwell remet au musée une sorte de diplôme, attestant de sa venue.
"On sait que nous aurons de moins en moins de visites de ceux qui ont fait la guerre, mais nous espérons aussi recueillir des témoignages de ceux qui étaient jeunes au moment de la Libération", souhaite Alfred.
Prochaine flânerie au musée de la Libération, mardi, rendez-vous à côté du parc du Pigeonier à 9h30. Le musée se visite aussi sur rendez-vous. Renseignements: 04 90 56 23 07.
http://www.laprovence.com/article/salon-de-provence/le-caporal-maxwell-revit-laventure-de-la-liberation
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