mercredi 1 juin 2011

Mayotte : sauvetage au combat en conditions réelles

Les balles sifflent tout près des militaires en tenue de combat dans la vasière des Badamiers, devenue un champ de bataille . La chaleur et le stress tend les visages. « Un blessé ! » l'évacuation commence et les premiers soins sont prodigués. C'est un des soldats qui joue le blessé, les balles, elles, sont bien réelles .

Une quarantaine de militaires du DLEM a validé la partie pratique de la formation SC1 le 20 janvier 2011. Le sauvetage de combat fait partie de la mise en condition opérationnelle de tout combattant et est une priorité suite aux retours d'expérience d'Afghanistan. Le coupler à une manœuvre de tirs à balles réelles est plutôt rare et permet une mise en situation très réaliste et sous pression : s'entraîner comme on combat (« train as you fight »).

Dans le scénario de la manœuvre, des « ennemis » ont été repérés en approche de Petite Terre et des plages des Badamiers. Le dispositif mis en place est classique : un groupe d’assaut avance, tandis qu'un autre l'appuie et une 3e est posté en couverture. Il faut « fixer » l'ennemi, l'empêcher de bouger par un feu nourri. Puis un groupe va « déborder » par le flan gauche pour s’emparer de la zone tenue par l'ennemi.

Un soldat est blessé. Il est extrait du champ de bataille par un trinôme de désengagement, appuyé de l'arrière. Stabilisé par un garrot tactique, le blessé est pris en compte par l’auxiliaire sanitaire. Le chef de section émet un message d'évacuation sanitaire (EVASAN) pour un transfert par hélicoptère . Un lieu de poser est défini, un fumigène est lancé. L'évaluation est terminée .

La manœuvre sera rejouée 3 fois pour faire tourner les groupes et que chacun suive aussi l'atelier, impressionnant de réalisme, de simulation d'explosion de véhicule sur un engin explosif improvisé (IED). Chaque binôme prend en charge un blessé qui présente des plaies thoraciques, brûlures, amputations... Le but est de constater la bonne application des gestes fondamentaux du SC1 : pose du garrot tactique, du pansement compressif, injection de morphine...

« Travaillez en équipe ! C’est bon c’est validé ! » L'adjudant Christophe Roméro, infirmier au DLEM, encourage et évalue les militaires. Ils appartiennent à l’escadron de commandement et de soutien du DLEM. Au quotidien, ils sont mécaniciens, secrétaires, cuisiniers… et sont aussi des combattants capables d'intervenir à tout moment.

L'été prochain, certains retourneront dans des régiments des forces de la légion étrangère. Dans quelques mois, ils seront peut-être en Afghanistan , et grâce à cette qualification, en mesure de prendre en charge un camarade blessé.
http://www.defense.gouv.fr/terre/bloc-a-la-une/mayotte-sauvetage-au-combat-en-conditions-reelles

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