samedi 14 mai 2011

Fermeture de la BA 112 / Le Pays rémois va perdre 3 600 habitants

Le Pays rémois n'avait pas besoin de cela. La base aérienne qui va être dissoute en juin va entraîner le départ de 3 600 personnes. Et peser très lourd sur l'économie et l'emploi.
OUVERTE en 1928 à deux pas de Reims, la base aérienne 112 sera dissoute le 30 juin prochain en présence du chef d'État-major de l'Armée de l'Air. Deux cent cinquante personnes y resteront encore un an jusqu'à la fermeture définitive le 30 juin 2012. Depuis l'annonce de la fermeture de la base aérienne en 2008, 46 officiers ont déjà quitté l'armée ainsi que 80 militaires du rang.

Cet événement marquant qui s'approche à grand pas ne sera pas sans conséquences économiques, sociales et humaines pour le Pays Rémois. C'est pour en parler, et évoquer les possibilités d'aides à la reconversion pour ceux qui vont rester, qu'hier soir, le colonel Jean-Michel Meyer, commandant de la base 112 « Marin-la-Meslée » avait convié sur le site des responsables de l'association Ecores regroupant les entreprises de la zone industrielle Farman-Pompelle-Croix-Blandin.

La dure réalité des chiffres

On l'aura vite compris, la fermeture de cette grosse entreprise qui emploie 1 500 salariés en direct et 500 en indirect et concerne 4 800 personnes si l'on inclut les familles, ne va pas se faire sans grincement de dent.
Chargé de mission emploi auprès de la ville de Reims, Dominique Ledeme, fort de deux études (non scientifique a-t-il pris la peine de préciser, NDLR) a dressé un scénario pas folichon. Sur les 4 800 personnes rattachées professionnellement ou familialement à la base, on considère que 3 600 quitteront le Pays Rémois (dont 47 % vivant à Reims, le reste autour de la base).


600 emplois libérés, mais…

Trois cent cinquante personnes risquent de se retrouver sans emploi tandis que dans le même temps les conjoint(e) s des militaires libéreront 600 emplois a-t-on appris. Tout le problème, et il n'est pas aisé, vient du fait qu'il n'y aura pas forcément adéquation entre les compétences des demandeurs d'emploi qui restent (administratifs, logisticiens, mécaniciens, responsables sécurité, métiers de la restauration et électromécanicien) avec les secteurs qui étaient occupés par ceux qui partent (45 % d'administration, 14 % de médical ou para médical, 7 % Education nationale, 7 % de services à la personne, etc.) On comprend l'impérieuse nécessité pour l'Armée de préparer la reconversion des militaires et de les mettre en contact avec des entreprises.

Un manque à gagner de 69 M d'euros

Autre conséquence et non des moindres. Le départ de ces 3 600 personnes (dont 800 scolaires), c'est un manque à gagner de 69 M€ pour le Pays Rémois. Seront ainsi impactés : le logement pour 17,5 M€, les transports et les communications (12 M€), l'alimentation (12 M€), les loisirs (6,4 M€), les biens d'équipement (4,1 M€), l'habillement (3,2 M€), la santé (2,4 M€).
La base aérienne va quitter, pas fière, le berceau de l'aviation. Et que propose l'État en guise de compensation ? Pas grand-chose. Il faut dire que le Pays Rémois ne s'est guère mobilisé pour retenir cette manne. Dommage.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/fermeture-de-la-ba-112-le-pays-remois-va-perdre-3-600-habitants

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