Ils sont de moins en moins nombreux mais ils s’efforceront de ne rien en laisser paraître devant les monuments durant les semaines à venir.
A trois jours de la journée nationale du souvenir de la déportation qui ouvrira le calendrier très fourni des cérémonies patriotiques de ces deux prochains mois, l'actuel tissu associatif ancien combattant livre en coulisse son dernier combat ; celui de sa survie.
Président de la section UNC de Saint-Gobain, Deuillet, Servais et Bertaucourt, Christian Dering est formel quant aux enjeux de ce dernier combat : « les OPEX incarnent la génération appelée à reprendre le flambeau du tissu associatif » déclarait-il en assemblée générale le 11 mars dernier, interpellé par l'un de ses concitoyens manifestement agacé par la multiplication des références associatives aux « Soldats de France » et « OPEX ».
« Soldats de France ? » Une catégorie d'anciens « combattants » instituée en 1980 par la Maréchale Leclerc de Hautecloque pour fédérer les « anciens militaires ayant servi en temps de paix ». Autant dire tous ceux qui ont connu les joies de la conscription mais pas seulement. Le soldat de France en effet, est un homme ou une femme engagée dans un travail de mémoire, dans la vie publique et associative et, plus largement, au service des autres. Il peut être sapeur-pompier ou policier, bénévole au sein de la Croix rouge ou de la Protection civile, investi dans l'entretien des monuments ou tout simplement élu du peuple.
Dans tous les cas de figure, il n'est question pour lui, ou pour elle, ni de carte du combattant, ni de retraite ; juste de fibre patriotique. Rien à voir, donc, avec les OPEX, ces militaires engagés sur les théâtres d'opérations extérieures (Liban, Tchad, ex Yougoslavie, Afghanistan, Côte d'Ivoire etc) qui, depuis 1993, sont éligibles à la carte du combattant.
Patriotisme et corporatisme
Si les OPEX font beaucoup parler d'eux ces derniers mois au sein du tissu associatif, c'est que les conditions d'accès aux avantages ouverts par la carte du combattant viennent d'être, pour eux, adaptées aux réalités nouvelles des différentes formes d'engagement de l'Armée Française dans le monde ; autant dire assouplies.
Le petit monde ancien combattant y voit une source de jouvence. « Nous autres, représentants de la quatrième génération du feu, incarnons la relève » clamait à Saint-Gobain lors de l'assemblée de l'UNC Dominique Compras qui, outre ses fonctions de délégué départemental du Souvenir Français dans l'Aisne, siège également au bureau départemental de l'UNC.
Il s'inscrit en cela dans les propos tenus en septembre 2010 à Poitiers par le secrétaire d'état à la défense et aux anciens combattants Hubert Falco devant la fédération Maginot, doyenne des associations d'anciens combattants : « nous l'avons tous compris, l'avenir du monde combattant réside dans la capacité ou non de ses associations à accueillir une relève. » « Une relève » potentiellement porteuse d'un bouleversement majeur des scènes de vie ordinaires de nos villes et campagnes : aux appelés aujourd'hui septuagénaires de la 3e génération du feu qui constituent l'essentiel du tissu associatif patriotique succéderont en effet selon cette logique les « anciens combattants » d'une armée professionnalisée.http://www.aisnenouvelle.fr/article/societe/le-dernier-combat-des-anciens-combattants
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