Première à s'être lancée, la France a envoyé une "vingtaine d'appareils" aériens qui ont été utilisés samedi, selon l'état-major : huit Rafale dont quatre d'interception, deux de reconnaissance et deux chargés d'éventuels opérations air-sol, deux mirages 2000-D, deux mirages 2000-5 (défense aérienne), six C-135 (ravitailleurs), un Awacs (détection et contrôle) et un "avion de la coalition" a également participé, mais l'état-major ne communique pas sur les opérations d'autres pays. Les Rafale ont décollé dans la matinée de la base aérienne de Saint-Dizier (Haute-Marne). Les autres bases sollicitées ont été celles de Nancy (Mirage 2000-D), de Dijon (Mirage 2000-5), d'Istres dans les Bouches-du-Rhône (ravitailleurs C-135) et d'Avord dans le Cher (appareils E3F Awacs).
Côté moyens maritimes, deux frégates anti-aériennes stationnent actuellement au large des cotes libyennes, le "Jean-Bart" et le "Forbin". Le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle appareillera quant à lui de Toulon normalement dimanche, avec à son bord des Rafale, des super-étendards modernisés et un hawkeye (avion-radar). Il sera pleinement opérationnel sur place moins de deux jours plus tard. Avec lui, deux frégates et le pétrolier ravitailleur La Meuse.
Les autres participants
Plus d'une vingtaine de navires français, canadiens, britanniques et italiens participent à cette opération autorisée par la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. Parmi eux se trouvent 11 navires américains, selon un haut-responsable militaire sous le couvert de l'anonymat. Seconds à s'être lancés dans la bataille, les Etats-Unis, qui refusaient jusque là de détailler leur degré d'intervention, annoncent une action militaire américaine limitée, Barack Obama répétant qu'il n'y aura pas de déploiement américain au sol en Libye. Les USA disposent de deux destroyers américains, le Stout et le Barry, ainsi que trois sous-marins, le Providence, le Florida, et le Scranton, qui se trouvent actuellement en Méditerranée à proximité de la Libye et sont équipés de missiles de croisière Tomahawk.
Les attaques aériennes contre la Libye par avions et missiles de croisière des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne, sont "coordonnées" à partir d'un quartier-général américain basé en Allemagne, a annoncé samedi un responsable français.
Au cours de la réunion de Paris, le Qatar a confirmé son intention de participer aux opérations militaires, selon des diplomates. La Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège ont confirmé leur participation. Le Canada a annoncé l'envoi de 7 avions de chasse pour cette opération. L'Italie offre "pour le moment" ses bases militaires en vue de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, mais n'exclut pas une participation plus importante dans un second temps, a déclaré à Paris Silvio Berlusconi cité par l'Ansa. La Grèce pourrait en outre mettre à disposition de la coalition des bases.
En revanche, l'Allemagne, abstentionniste du vote de la résolution onusienne, n'en sera pas. Comme prévu. La chancelière allemande, Angela Merkel, l'a confirmé à Paris. Si son pays "ne prendra pas part à l'opération sur le plan militaire", il y participera de manière indirecte : "nous assumerons des responsabilités supplémentaires en Afghanistan". Comprenez : envoyer des avions de surveillance là-bas ce qui permettra aux Etats-Unis de dégager leurs propres avions pour les envoyer en Libye. La Russie, également abstentionniste à l'Onu en ne faisant donc pas valoir son droit de veto, a regreté samedi l'intervention armée étrangère en Libye. Le comité de l'Union africaine a de son côté rejeté "toute intervention militaire étrangère quelle qu'en soit la forme", a déclaré le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à l'ouverture d'une réunion à Nouakchott des membres de ce comité.
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