L’hiver tarde à venir dans la vallée de la Kapisa (Afghanistan). Les militaires du 7 e Bataillon de chasseurs alpins sont pressés de voir la neige comme nous l’explique par téléphone leur chef de corps, le colonel Bruno Gardy.
« La température descend entre -6° et -10 °C la nuit et les journées sont ensoleillées, dans un froid vif. C’est vrai que nous attendons la neige pour laquelle nos hommes sont bien entraînés, bien équipés. Ils ont alors une supériorité tactique et technique sur les talibans. Ils peuvent aussi gagner en raquettes ou en ski de randonnée des vallées beaucoup plus reculées, où les insurgés ne peuvent pas aller.
Le matériel a beaucoup évolué : les armes automatiques sont plus précises, les soldats mieux protégés.
De plus, l’hiver est notre allié dans une vallée où la végétation est très dense pendant l’été. »
En quoi consistent vos missions ?« Elles se déroulent principalement de nuit grâce à nos véhicules équipés d’appareils de vision nocturne. Nous sécurisons l’axe principal entre nos deux bases avancées.
Nous poursuivons aussi nos missions de contact avec la population. Nous assistons aux “chouras” (les assemblées pendant lesquelles les habitants expriment leurs besoins et leurs attentes. Nous poursuivons les projets lancés par nos prédécesseurs, notamment la construction d’une mosquée et le creusement de puits. L’accès à l’eau est essentiel dans cette région où l’agriculture est la principale activité. »
Avant votre départ, le général Hervé Wattecamps s’attendait à un stress permanent pour les soldats. Est-ce le cas ?« Pour le moment, c’est calme. En dehors de tirs de roquettes le jour de Noël, nous subissons beaucoup moins d’agressions que le 13 e BCA. »
Une quinzaine de militaires de ce bataillon sont rentrés secoués psychologiquement. Comment faire face à de tels troubles ?« Nous assurons un suivi permanent. Chaque section dispose d’un responsable environnement humain. Psychologues et psychiatres rendent visite aux soldats après un accident grave ou un choc important. Un entretien est effectué auprès de chaque militaire au bout de trois mois.
Nous utilisons par ailleurs les TOP (techniques d’optimisation du potentiel) inspirées des méthodes des sportifs de haut niveau. Elles permettent de se relaxer et de dormir plus facilement. »
Vous n’êtes pas loin du lieu de détention des otages. Que savez-vous ?« Je ne suis pas apte à communiquer. Ce sujet est géré à un autre niveau. Ce que je sais, je ne peux pas le dire pour des raisons de sécurité. Mais leur sort demeure une des grandes priorités pour notre pays.”
http://www.ledauphine.com/savoie/2011/01/04/le-colonel-bruno-gardy-la-neige-sera-notre-alliee
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire