Les dirigeants de l'Otan se retrouvent vendredi à Lisbonne pour un sommet de deux jours où ils devraient décider le retrait d'ici à 2014 du gros de leurs troupes d'Afghanistan et la mise en place d'un bouclier antimissile en Europe. Les États-Unis et leurs 27 alliés vont entériner l'afghanisation progressive des opérations militaires à partir du premier semestre 2011. Cette "transition", c'est-à-dire le transfert progressif des responsabilités à l'armée afghane, doit s'achever fin 2014.
Présente en Afghanistan depuis 2003, jamais l'Alliance atlantique n'a mené une intervention armée aussi importante, aussi longue et aussi loin de ses bases traditionnelles, avec des pertes croissantes (650 morts dans ses rangs déjà cette année). Les autres grands thèmes sont la défense antimissile en Europe, la rénovation de l'Otan et la relance de la coopération avec la Russie.
S'organiser
Vendredi, les chefs d'État et de gouvernement commenceront par débattre d'un nouveau "concept stratégique", qui doit servir d'ordre de mission à l'Alliance pour les 10 prochaines années. Outre les dures leçons tirées de l'expérience afghane, il y sera question de s'organiser pour faire face aux menaces nouvelles : terrorisme, cyberguerre, piraterie, ou prolifération balistique et nucléaire. Les 28 alliés doivent adopter la décision de principe de se doter d'un bouclier antimissile pour protéger le territoire européen. Ils vont aussi entériner une forte cure d'amaigrissement des structures permanentes de l'Otan, qui se traduira par une réduction d'un tiers de ses 20.000 civils et militaires.
Le samedi devrait être consacré à l'Afghanistan, avec la réunion des 48 pays participant à l'Isaf, la force internationale sous commandement Otan plus le Japon, ainsi que le président afghan Hamid Karzai. Les dirigeants alliés rencontreront ensuite le président russe Dmitri Medvedev pour un sommet Otan-Russie, qui devrait approfondir leur coopération après la brouille consécutive à la guerre russo-géorgienne d'août 2008. On s'attend notamment à ce que Moscou accorde des droits de transit supplémentaires aux trains transportant des équipements pour l'Otan, des pays baltes à l'Afghanistan. Surtout, la Russie, surmontant sa méfiance à l'égard de tout ce qui pourrait affecter son arsenal de dissuasion, pourrait accepter d'étudier conjointement comment relier son propre bouclier antimissile et celui dont l'Otan veut se doter.
http://www.lepoint.fr/monde/retrait-d-afghanistan-et-bouclier-antimissile-au-menu-du-sommet-de-l-otan-19-11-2010-1264417_24.php
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