lundi 24 janvier 2011

Un décret qui choque les anciens combattants

Les anciens combattants ne sont pas tous traités au même régime. Un récent décret limite la reconnaissance et les pensions de certains d'entre eux.




LES fusils se sont tus depuis près d'un demi-siècle pour les participants à ce qui fut longtemps appelé pudiquement « Les opérations de maintien de l'ordre en Afrique du Nord ». Malgré la reconnaissance, faisant suite à la loi du 18 octobre, de caractère de guerre de ces « événements », Jacques Léger, président du Comité d'entente de Laon et ses amis ont l'impression d'avoir reçu une nouvelle gifle avec le décret du 29 juillet 2010.
Une disposition limite la prise en compte du bénéfice de la campagne double aux pensions liquidées à compter du 19 octobre 1999.
« Autant dire que pratiquement aucun ancien combattant n'est concerné, qu'il s'agit des cheminots pour la plupart mis à la retraite d'office à 50 ou 55 ans, donc bien avant 1999, mais aussi de militaires de carrière eux-mêmes, de l'ensemble de personnels relevant de collectivités locales… » Une campagne double accordée, rappelons-le, sans aucune restriction à tous les conflits antérieurs et postérieurs à la guerre d'Algérie.


Devoir de mémoire


Si les associations formant le Comité d'entente voient leurs responsables vieillir et leurs rangs se clairsemer, les anciens combattants - omniprésents sur les cérémonies commémoratives, les manifestations organisées par la municipalité et la préfecture - sont attachés à la notion de devoir de mémoire. À défaut d'être d'accord sur tout, « les associations membres de l'Entente sont, insiste Daniel Léger, constituées de citoyens qui, à une période de leur vie, ont répondu à l'appel de la Nation pour défendre son territoire et ses intérêts. » Et de revenir sur le baptême de deux résidences du nom de deux habitants du quartier tués en Algérie, qui restera un acte citoyen d'hommage très important. « Vous êtes la mémoire, les éducateurs de nos enfants, et vous êtes là pour témoigner comme une chandelle toujours allumée », déclarait Fawaz Karimet.
« Il est important de sensibiliser les jeunes générations, d'impliquer les scolaires dans l'élaboration de projets portant sur le devoir de mémoire qui se transmet. Dès demain, je serai au boulot sur ce sujet au sein de la 4e commission du conseil général », argumentait Thierrry Delerot.
« J'ai, moi aussi, un père frustré par cette période couperet et éprouvant le sentiment de ne pas être reconnu. Merci pour votre engagement », déclarait Christophe Coulon.
Antoine Lefèvre parlait de « décision incompréhensible du Conseil d'Etat pour la campagne double à l'égard de ceux ayant donné les plus belles années de leur jeunesse, voire de leur vie […] Est-ce qu'on en aura fini un jour avec la guerre d'Algérie ? »


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/un-decret-qui-choque-les-anciens-combattants

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